
lequel sont écrits leur nom , le genre de crime
qu’ils ont commis, et leur sentence. On les étend
pendant la nuit sur des planches en leur liant,
avec de grosses chaînes dé fer , les pieds , les
mains et le corps. On les presse les uns contré
les autres ; et , pour qu’ils n’aient pas la facilité
de remuer, on place encore par-dessus eux de
grosses tables de bois. On les retire de là dans le
jour, afin qu’ils puissent travailler et gagner de
quoi vivre : aussi trouve-t-on dans les prisons dés
boutiques garnies de différens objets provenant du
travail des prisonniers. H y a des tavernes avec des
cuisiniers pour apprêter à manger , et dans lés
grandes prisons on en permet l’entrée aux marchands
, aux tailleurs et aux bouchers, pour le
service des détenus. Avec de l’argent, les prisonniers
coupables de fautes légères sont assez bien
traités ; les criminéis même peuvent obtenir quelque
adoucissement, mais non pour le t'érrtps de la
nuit, car les soldats les veillent avec grand soin ,
de peur qu’ils né s’échappent.
La prison des femmes êst séparée de celle des
hommes ; on ne parie aux premières qu’ati travers
d’une grille, ou par le tour qui sert k leur
passer la nourriture.
Lorsqu’un Chinois meurt en prison, son corps
ne sort pas par la porte ordinaire , niais par
un trou pratiqué exprès dans la muraille ; aussi
SUR LES CHINOI S . I 2 3
lorsqu’un homme, qui a quelque fortune , ou qui
appartient k une famille distinguée, se trouve très-
malade en prison , ses parens tâchent d’obtenir la
permission de l’en faire sortir , pour qu’il puisse
mourir dehors et éviter de passer par ce trou,
ce qui est une chose si infamante, qu’un Chinois
qui desire du mal k un autre, ne peut lui rien
dire de plus offensant que de souhaiter que son
corps passe par le trou.
D É B I T E U R S / I N T É R Ê T DE L A R G E N T /
PRÊ T EURS SUR GAGES .
L es Chinois aiment l’argent avec passion ; le
désir de s’en procurer les jette dans toutes sortes
d’en trep r ise se t, malgré le haut intérêt de l’argent
k la Chine, ils ont recours très-souvent aux
emprunts ; aussi ;voit-on dans toutes les villes un
grand nombre de boutiques avec une inscription
en gros caractères, annonçant une maison de prêt
appelée en chinois Tang-pan.
L’intérêt s’élève depuis dix jusqw’k trente pour
cent; ce dernier taux a lieu sur-tout dans les
opérations de commerce ; il est cie neuf et dix
sur les maisons et les biens-fonds. Les étrangers
k Quanton prêtent aux Chinois, k douze , dix-
huit et même au-delà. L’intérêt de l’argent chez
les prêteurs sur gages, est de dix-huit pour cent.
Tout particulier a la faculté de porter des effets