
n’en prend pas de soin, ils s’étendent très-îoin
33 dans les terrains plats , et il reste même encore
33 beaucoup de terre qu’on ne cultive pas, crainte
» des inondations. 3»
REVENUS.
L es Chinois sont très-inexacts dans ïes états
qu ils donnent des revenus de leur pays, et cela
cToit etre ; car, intimement persuadés de sa richesse
et*de sa puissance, ils sont encore pius portés à
ïes exagérer. Un étranger doit donc s’attendre à
recevoir autant de comptes différens qu’ii consultera
cfe personnes ; et c’est-fà la vraie cause pour
laquelle les auteurs qui ont traité cette matière
sont si peu d’accord dans leurs rapports.
Le P. Trigault dit que les revenus sous Chin-
tson g , en 1587, surpassoient annuellement la
somme de cent cinquante millions.
NieuhofF, en 165 5 , les porte à huit cent trente-
deux millions.
Le P. Magalhens avance q u e , d’après le relevé
des livres Chinois, il entroit, en 1688, dans les
trésors de l’empereur, vingt millions quatre cent
vingt-trois mille neuf cent soixante-deux écus d’argent.
En supposant que la valeur d’un écu fût de
quatre francs, suivant l’estime des Portugais à cette
époque , les vingt millions donneroient quatre-
yingt-un millions six-cent quatre-vingt-quinze mille
SUR LES CHINOI S . t f
huit-cent quarante-huit livres ; et en y ajoutant deux
cents millions pour l’impôt sur le r iz , le se l, la
soie, &c. , les revenus seroient alors de deux cent
quatre-vingt-un millions six cent quatre vingt
quinze mille huit cent quarante-huit livres.
Le P. Le Comte , qui écrivoit presque dans
le même temps , dit que les revenus en argent1
selevoient k vingt-deux millions d’écus de quatre
francs , ce qui fait quatre-vingt-huit millions :
or, en y joignant les deux cents millions sur le
r iz , la soie , & c ., le total des revenus seroit de
deux cent quatre-vingt-huit millions , somme
presque égale k celle énoncée par le P. Magalhens.
Les Anglois qui étoient k la Chine en 1794»
font monter le revenu , sur l’autorité de notes
Chinoises, jusqu’k quatorze cent quatre-vingt-cinq
millions. Cette somme est bien différente de celle
de deux cent quatre-vingt-huit millions ; mais si
les Anglois et NieuhofF ne sont pas d’accord avec
les missionnaires , c’est que les premiers s en sont
rapportés aux comptes donnés par les Chinois ,
qui, par amour-propre ou pour toute autre raison,
ont jugé k propos de les exagérer, au lieu que les
derniers les ont vérifiés dans les livres.
II est k propos cependant d’observer que l’état
des revenus -k Fépoque dont les missionnaires
ont parlé , ne doit plus être le même pour le
temps actuel, le mode de perception ayant été
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