
étriers sont très-courts. Les Chinois ont mauvaise
grâce à cheval.
Le fusil est de fer battu, monté sur un fût de
bois ; la crosse est petite et presque pointue ; la
baguette est en fer ainsi que le bassinet, qui est
recouvert avec un morceau de cuivre. J’ai vu beaucoup
de fusils auxquels cette plaque étoit brisée,
ce qui arrive souvent, parce qu’elle ne retombe pas
sur le bassinet, mais tourne de côté et horizontalement.
Chaque fois que ie soldat veut tirer , ii
est obligé d’ouvrir auparavant le bassinet avec la
main; ainsi, dans ïes mauvais temps, il doit iui
être impossible de se servir de son fusil, puisque
le bassinet reste découvert, et que par conséquent
la poudre y est exposée au vent ou à la pluie. La
mèche qui sert à mettre le feu au bassinet, est
insérée dans un morceau de fer garni d’un petit
manche pour l’éïever ou l’abaisser ; chaque soldat
a plusieurs de ces mèches dans un petit sac de cuir
attaché à son arme. A la plupart de ces fusils sont
adaptés deux crocs sur lesquels on les appuie pour
tirer. La giberne est une espèce de poche de toile
noire, peinte k l’huile, et qui sert k contenir les
balles : les Chinois ont en outre un grand cornet
de corne pour mettre leur poudre, et un autre petit
pour celle qui sert k amorcer, et qui est ordinairement
plus fine.
Le bouclier des soldats qui sont armés de sabres*
SUR L E S CHINO I S . 2 t
est fait de rotin ; jl peut avoir deux bons pieds de
diamètre, et pèse de quatre k cinq livres : il y en
a qui sont tout unis , d’autres ont des figures de
tigres, d’autres encore ont une forme conique et
sont garnis d’une houppe rouge au milieu.
Le carquois contient plusieurs rangs de flèches
toutes de formes différentes ; les plus singulières
sontcelies dont le fer est armé de petits hameçons,
et celles dont le fer est perce î cette dernière espèce
sert k lancer des lettres chez l’ennemi, et k entretenir
par ce moyen une correspondance avec les
gens qu’on a gagnés.
La force de l’arc s’estime par le poids ; on dit
un arc de soixante ou de soixante-dix livres, c’est-
à-dire, qu il faut, pour le tendre , la même force
qu’il faudroit pour lever un pareil poids. Les arcs
les plus foibles pour l’armée , sont de cinquante
livres ; le poids ordinaire est de quatre-vingts et
meme de cent livres ; il y en a fort peu au-dessus.
L’arc, ayant d’être tendu, fait le demi-cercle ; on le
retourne dans le sens opposé pour le tendre : la
corde, est retenue dans deux entailles, et s’appuie
k chaque bout sur un morceau d’os ou d’ivoire;
le milieu où la main tient l’arc, est plus gros et
garni de cuir. Les Chinois, lorsqu’ils tirent de l’arc,
se penchent en avant et tendent le dos , ce qui
leur donne très - mauvaise grâce : cette position,
dans laquelle le corps n’est pas d’aplomb, doit leur
B 3