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toujours contenir beaucoup plus de monde que
celles des mandarins et des marchands.
Si l’on suppose que ie iogement d’une famille
Chinoise ne demande pas autant d’espace que ie
iogement d’une famille Européenne, on a raison ;
mais il faut considérer qu’une surface donnée de
terrain sur laquelle logeroit à Peking un nombre
assez limité d’habitans , en reçoit bien davantage
à Paris, puisque dans la première de ces villes les
maisons n’ont qu’un rez-de-chaussée , tandis que
dans la seconde elles ont cinq, six étages ; et quelquefois
plus ; et que par conséquent une seule
habitation occupe là, en superficie, autant d’emplacement
que cinq ou six ici : de sorte que si l’on
applique ce calcul aux logemens des pauvres, où
toute la famille vit pêle-mêle , dans l’un comme
dans l’autre pays, on conviendra qu’en France les
maisons sont peuplées cinq et six fois autant que
celles de la Chine ; et quoique la proportion ne
soit pas tout-à-fait la même pour ies demeures
des gens plus aisés , elle est toujours en faveur
cte mon opinion , puisque les Chinois de cette
classe ne sont pas logés , comme je l’ai dit plus
haut, aussi k l’étroit qu’on se l’imagine communément.
Je n’ai pas été assez long-temps k Peking pour 1
pouvoir calculer avec précision sa population : je
ne réfute donc aucun des auteurs qui en ont parlé ;
SUR LES CHINOI S . y f
mais en supposant que cette ville soit plus peuplée ,
comme je le crois, que la plus grande ville d’Europe,
je ne pense pas que ses habitans excèdent
de beaucoup un million, et certes ce nombre pa-
roîtra déjà assez considérable , sur - tout si l’on
pense aux approvisionnemens nécessaires à sa subsistance.
Que seroit-ce si Peking contenoit vingt,
dix, et même quatre millions d’individus ! Les
auteurs qui fui ont supposé une telle population,
n’ont pas fait la réflexion qu’il seroit impossible
de la nourrir.
Après avoir donné une idée de la capitale de l’em-i
pire Chinois, et de ses habitans, on me permettra
quelques remarques sur l’entrée des Angiois k
Peking, et de relever certaines erreurs dans les- .
quelles est tombé M. Staunton.
Les Angiois ont dû entrer par la porte de fa ville
Tartare, appelée Tchao-yang-men, et suivre ensuite
une large rue qui continue presque jusqu’au
mur de l’enceinte extérieure du palais. En regardant
a gauche, dit M. Staunton, ce on aperçoit un
» bâtiment qu’on dit être un observatoire érigé
» par l’empereur Yong-io. » II a dû être difficile à
M. Staunton, de voir cet observatoire qui est à un
tiers de lieue au-dessous de la porte par laquelle
il est entré dans la ville. Cet édifice d’ailleurs n?a
pas ete bati par Yong-io, qui régnoit en 14®4 >.
et qui est mort en i4 25 j mais par Kia - tsing „
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