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métisses ont un pied de long sur un pouce et demi
de diamètre , et peuvent durer pendant une quinzaine
de jours ;, enfin, elles sont si énormes , qu’on
est forcé d’en aplatir i’extrémité pour pouvoir l’in-
troduire dans la bouche.
Les Indiens, comme tous les Malais, ont une
passion extrême pour les combats de coqs , mais il
ne leur est pas permis de jouir k leur gré de ce
spectacle. Un Indien sort rarement sans porter un
coq , et aussitôt qu’il rencontre un autre Indien
avec le sien , les deux animaux sont mis k terre et
s’attaquent ; mais les combats k mort ne peuvent
avoir lieu que dans une place faite exprès , et que
Je roi afferme de vingt k vingt-cinq mille piastres :
c’est Ik que les Indiens parient et jouent tout ce
qu’ils possèdent. Le sort des parieurs est bientôt
décidé , les combattans étant armés de fers tran-
chans , et ia mort d’un des deux coqs n’étant que
l’affaire d’un instant.
Les Indiens exercent k Manille toutes sortes de
professions , telles que celles de marchands, artisans,
ouvriers, cochers, laquais et porte-faix; ils
s’entendent très - bien encore k conduire les bateaux.
Les Chinois y font également différens métiers,
filais de préférence ceux qui exigent plus d’industrie,
tels que l’orfëvrerie, les ouvrages de marteau,
le jardinage, &c. Ils ont la faculté de s’y marier ;
leurs
s u r l e s Î l e s p h i l i p p i n e s .
leurs femmes travaillent aussi, mais elles mettent
leurs gains-k part; et lorsque le mari, se trouvant
assez riche, quitte le pays pour s’en retourner dans
sa patrie, il laisse une portion du bien k sa femme
qui garde les enfans et en prend soin.
Les Chinois qui habitent Manille, professent ie
christianisme , mais ce n’est que pour la forme
car, lorsqu’ils partent des Philippines, ils jettent k
la mer les images ou les chapelets, et cessent d’être
Chrétiens en passant la pointe Mirabelle.
Les vivres et les provisions sont en abondance
et k bon marché k Manille ; le poisson que l’on
pêche dans la Laie est bon ,- -mais celui qu’on prend
sur la barre et près des digues, est lourd et pesant
parce qu’il se nourrit des immondices que la rivière
y charie. On boit ordinairement dans cette ville
et dans les faubourgs de beau de citerne; chaque
maison a son réservoir, qui se remplit d’eau de
pluie par le moyen de gouttières : si l’on veut boire
de l’eau vive, on est obligé de iL faire venir de
Sainte-Anne. La ville manque de moulins ; mais le
gouverneurqui y étoit en 1797 , et qui ne s’occu-
poit que de ce qui pouvoir améliorer fa colonie,
avoit fait venir exprès de Quanton un mécanicien
Genevois, pour tâcher d’en établir sur la rivière.;
BATEAUX.
On voit sur la rivière et le long du rivage de
tom e i i ï . C e