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alors que les cantons plats ; les moindres hauteurs
Sont abandonnées.
II ne faut pas croire que toutes les montagnes de
la Chine soient cuitivées depuis ie haut jusqu’en
bas. Si l’on trouve des collines coupées en terrasses
et destinées 'a l’agriculture , cela n’est pas
général , et j’ai vu un plus grand nombre de hauteurs
incultes , que je n’en ai trouvé dont on
avoit tiré parti : nous remarquâmes, il est vrai,
de petits champs cultivés jusque sur le sommet
des montagnes dans un certain canton du Kiang-
nan ; mais la nature du pays montueux et resserré
avoit obligé les habitans de le faire, les terrains
qui existaient entre les gorges n’étant pas
assez étendus pour produire les subsistances nécessaires.
Du reste j’ai traversé dans différentes
provinces des districts remplis de montagnes, et
dont aucune portion n’étoit mise en culture.
Met-on des engrais sur la terre! 'Quelle espece
d’engrais! Fait-on parquer les bestiaux ! Se sert-on de
marne, des curages des rivières, ou des sels provenus de
la combustion des plantes !
Les Chinois fument leurs terres autant que cela
est en leur pouvoir ; ils emploient à cet usage
toutes sortes d’engrais , mais principalement les
excrémens humains , qu’ils recueillent à cet effet
avec grand soin. On trouve dans les villes , dans
les villages et sur les routes, des endroits faits
exprès pour la commodité des passans, et dans les
lieux ou il n y a pas de semblables facilités, des
hommes vont ramasser soir et matin les ordures ,
et les mettent dans des paniers à l’aide d’un croc
de fer à trois pointes. On trafique dans ce pays de
ce qu’on rejette ailleurs avec horreur ; et celui qui
reçoit de l’argent en France pour nettoyer une
fosse , en donne au contraire en Chine pour avoir
la liberté d’en faire autant. Les excrémens sont
portés dans de grands trous bien mastiqués , faits
en pleine campagne, dans lesquels on les délaye
avec de l’eau et de l’urine , et on les répand dans
les champs , à mesure qu’on en a besoin. On
rencontre souvent sur la rivière, à Quanton, des
bateaux d’une forme particulière, destinés au transport
de ces ordures, et ce n’est pas sans surprise
qu’on en voit les conducteurs être aussi peu affectés
qu’ils le paraissent de l’odeur désagréable
d’une pareille marchandise.
Outre cette méthode pour préparer les excrémens
humains, les gens de la campagne en ont
une autre qu’ils, mettent en usage à l’approche du
printemps ; ils prennent une égale portion de terre
et d’excrémens parfaitement pourris, iis les mêlent
ensemble et en forment des espèces de galettes auxquelles
iis font plusieurs trous, et qu’ils retournent
deux OU trois fois pour les faire sécher. Cette
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