
tion, et qui promettoit sur-tout de riches présetts,
lie pouvoit manquer de plaire : aussi i’empereur
donna-t-il les ordres les plus précis pour la recevoir,
n’importe dans quel port elle aborderoit. Le
lord Macartney parut enfin dans la rade de Macao
le 2.2 juin 1793. Sir Georges Staunton, secrétaire
d ambassàde et ministre plénipotentiaire auprès de
i’empereur de la Chine, descendit seul k terre pour
se procurer un interprète capable d’aider celui que
les Anglois avoient déjà avec eux, et qui sortoit
du collège de Naples. A son retour, le Lion,
de soixante-quatre canons, et deux petits vaisseaux,
partirent pour le golfe de Petchely, au fond
duquel ils ne tardèrent pas d’arriver. Le 5 août,
1 ambassade s’embarqua pour Peking sur des bateaux
Chinois , ayant en tête de leurs mâts cette
inscription : Ambassadeur portant le tribut du roi
d’Angleterre (a).
Le lord Macartney fit son entrée dans la capitale
le 2 1 août, avec toutes les personnes qui compo-
soient sa suite. « A la simplicité'de nos habits, k
» l’antiquité de nos voitures, dit Anderson (b) , il
étoit plus naturel de nous prendre pour des
» pauvres de quelque paroisse d’Angleterre, que
» pour les représentans d’un grand monarque 3?.
(a) Macartney, tome III, page 14f,
Anderson, page ipy.
Les Anglois traversèrent la ville Tartare, et furent
logés en dehors de Peking dans une mauvaise
maison (ci); mais sur les représentations de l’ambassadeur,
ils en obtinrent une meilleure, et revinrent
dans la/ capitale.
Le 2 septembre , M. Macartney partit pou r.
Géhol, en Tartarie , où se trouvoit l’empereurf
Arrivé le 8, il fut admis en sa présence les 1 i ,
î 5 et 17. Le 18, il reçut son audience de congé ,
et le 20 la notification de quitter la cour pour se
rendre k Peking, où il fut de retour le 26.
L’ambassadeur, k son arrivée k Géhol, s’étant
refusé k faire le salut k la chinoise, il s’éleva quelques
difficultés ; mais, suivant les Anglois , elles
furent bientôt aplanies par l’empereur, qui consentit
k ce que le lord Macartney fît devant lui le
même salut qu’on fait devant le roi d’Angleterre :
ce salut consisté k fléchir un seul genou.
Les Anglois avoient conçu d’abord quelque espérance
de voir réussir leur mission ; mais il nè
suffisoit pas de l’avoir commencée , il falloit employer
les moyens propres k lui faciliter une fin
heureuse. Le lord Macartney savoit parfaitement
l’histoire de la Chine, mais il ignoroit les usages
de la cour. Peu instruit de la manière de négocier
k Peking , et jugeant de la capitale par