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pouces et demi, et les tuyaux gros comme une
plume ordinaire. J’ai compté depuis quarante et
cinquante jusqu’à soixante et même soixante-quinze
Fait-on dans le pay s des prairies artificielles !
Les bestiaux sont rares à la Chine, et l’on ne
voit pas de prairies artificielles. Tout le terrain est
employé à la culture autant que cela est possible ;
et les terres propres à faire des prairies, l’étant
encore davantage pour la culture du riz, les Chinois,
sont plus portés à les ensemencer qu’à les
consacrer à la nourriture des bestiaux.
Les Chinois, d’ailleurs, nourrissant les chevaux
et les autres animaux avec de la paille, le foin nç
leur est pas aussi nécessaire. Le seul endroit où
j ’aie vu une grande étendue de terrain employé
en prairies, c’est près du lac Po-yang, dans le nord
de Nan-tchang-fou, capitale de la province de
Kiang-sy. Ce terrain extrêmement bas et sujet à
être entièrement inondé lors de la crue des eaux,
et par conséquent ne pouvant être ensemencé ,
est laissé en prairies , et l’herbe y croît naturellement.
Les Chinois, lorsque nous passâmes dans
ces cantons, aux 11 et 12 avril, étoient occupés
à la couper (n.° 70), et à en former de petites
meules qu’ils chargeoient ensuite dans des bateaux.
Une partie de x e foin ’est envoyée dans différens
S U R L E S C H I N O I S .
endroits, et sèrt pour la nourriture des bestiaux ;
l’autre est étendue sur la terre, où elle se pourrit
et l’engraisse.
Dans quel endroit réunit-on le produit des récoltées!
Est-ce dans des granges ou en dehors! Est-ce
Sous la forme de pyramides ! Quels soins prend-on pour
les garantir! Bat-on la récolte aussitôt la moisson, oii
pendant le cours de l ’année !
Les Chinois mettent les grains en meules au«
près de leurs habitations ; j’en ai vu plusieurs pendant
mon voyage. Ces meules sont plus larges par
en haut que par en bas , et couvertes de nattes
arrêtées avec des cordes auxquelles sont attachées
des pierres, pour empêcher que le vent n’emporte
la couverture : .mais,, en général, lorsque
ragriculteur ne récolte pas beaucoup de grains , il
le bat de suite. D’ailleurs , le fermier payant le
prix de sa ferme avec la moitié de sa récolte, est
forcé de battre promptement pour satisfaire à ses
engagemens.
Est-ce au fié au qu’on bat les grains, ou les fait-on
fouler par les pieds des animaux! Comment est fiait le
fléau !
Quelquefois on foule le grain avec les pieds,
des animaux, ou bien avec des cylindres de pierre;
mais ordinairement on le bat avec le fléau. Cet
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