
Le 22 nous vîmes Pulo-Condor; nôfis reconnûmes
Pulo-Luban le 30 (n ! 9 6 ) } et à la nuit
nous mîmes en travers sous la pointe de Mirabelle
, après avoir eu depuis le détroit de la Sonde
des vents de sud-est, sud, sud-sud-ouest, sud-
ouest , sud, ouest et sud-ouest.
Le 1." octobre nous appareillâmes à cinq heures
du matin , et nous passâmes entre la Monja et
Tîie du Corrégidor ( n.° 377). La Monja est un
rocher isolé qu’on peut ranger de fort près. L’île
du Corrégidor ferme l’entrée de la baie de Manille,
et ne laisse que deux passages , Fun au nord et
l’autre au sud. Les Espagnols ont dressé des signaux
sur cette île , et entretiennent dans les environs
quelques bateaux de garde, dont Fun se détacha
pour venir nous reconnoitre.
En donnant dans la baie, nous tînmes pendant
quelque temps le côté de bâbord pour éviter ie
banc de Saint-Nicolas ; ia mer étoit grosse , mais
elle s’embellit du moment que nous portâmes sur
tribord pour gagner le port de Cavite : pon trouve
en y entrant un fort bâti sur ia pointe, mais il ne
faut pas en approcher de trop près, car le fond
diminue dans cet endroit, et nous y touchâmes un
instant.
Dès que nous fûmes mouillés, le capitaine se
rendit k terre pour aller faire sa déclaration et demander
la visite ; car avant que cette formalité soit
remplie,
remplie , personne n’a ia permission de quitter le
navire.
Après avoir demeuré six semaines k Manille,
nous quittâmes cette ville ie 1 y novembre, avec
des vents de nord-est.
Dans la mousson des vents de nord et de nord-
est , il faut, pour se rendre k la Chine, remonter
ie long de ia côte de Manille, k la faveur des vents
de terre ou d’est qui régnent pendant ia nuit, tandis
que pendant le jour iis soufflent du nord, du nord-
nord-ouest et du nord-ouest. Ii faut avoir l’attention
de ne pas s’éloigner de la côte de plus d’una
ïieue, ou tout au plus deux ; car alors íes courans
portent dans le nord-ouest, au lieu qu’en serrant
la côte iis vont au nord.
Depuis ia pointe Caponès (n.° 96), en remon_
tant ia côte jusqu’k Bouiinao, il ne faut pas suivre
ia côte de trop près, pour éviter íes bas-fonds qui
y sont; après Bouiinao, on peut ranger ia terre
jusqu au cap Bojador : ies courans, dans ie premier
parage, portent tantôt au sud et tantôt au
n o r d , m a is d a n s i e s e c o n d iis v o n t c o n s t am m e n t
au n o r d .
A peine eûmes-nous doublé le cap Bojador, fe
*3 novembre, que ia mer devint extrêmement
dure, et que le vent souffla avec violence du nord-
est. Nous portions alors au nord - ouest quart
nord , pour passer au yent du banc de ia Plata
T O M E I I I . ^ *