attaqué dans un chemin , d’un mai qui exposé ses
jours , qu il soit blessé dangereusement par une
chute ou autrement , qu’il tombe dans l’eau, personne
ne s’empresse de le secourir ; c’est ce dont
j ’ai été témoin une fois au départ d’un bateau de
passage, dont la voile en virant avoit jeté un Chinois
dans l’eau ; aucun des assistans n’alla à son
secours , les matelots même s’occupèrent plutôt à
retirer de l’eau le bonnet de ce malheureux, qu’à
le sauver lui-même ; mais par bonheur il parvint
à saisir une corde et rentra dans la barque. C ’est
par un mal-entendu que M. Scott, médecin du
ord Macartney, raconte qu’il rencontra à Macao
des Chinois portant un de leurs camarades blessé,
qui lui dirent quils alloient l’enterrer quoique
homme vécut encore ; on n’enterre pas ainsi
quelqu’un à la Chine, car on courroit le risque
d’être étranglé.
Dans les circonstances importantes on fait
donner la question aux accusés, pour tirer d’eux
la vente. II y a deux questions , celle des mains
et celle des pieds ; la première se donne avec
des bâtons ronds et gros d’un pouce, et de près
dun pied de long, ayant aux extrémités des trous
dans lesquels on passe des cordes pour les rapprocher
, de sorte que les jointures des doigts
peuvent se disloquer. Pour la gêne des pieds on
se sert de trois morceaux de bois, dont celui du
SUR LES CHINOI S . I 2 r
milieu est fixe , les deux autres sont mobiles et
joints au premier chacun par un crochet ; ils ont
trois pieds de long sur six pouces de largeur avec
des trous à l’extrémité opposée k celle où sont les
crochets. On fait mettre les chevilles du patient
entre ces morceaux de bois, et au moyen de cordes
passées dans les trous, on serre avec tant de force
que les chevilles s’aplatissent.
Ces tortures sont très-douloureuses ; mais les
Chinois ont des remèdes, soit pour amortir la
douleur , soit pour opérer la guérison. J’ai vu k
Quanton un marchand qui avoit subi la gêne des
pieds , il etoit très-vieux et marchoit assez bien.
PRI SONS.
I l y a dans chaque ville principale des provinces,
des prisons environnées de hautes murailles
avec des logemens pour les soldats. Les prisonniers
peuvent se promener pendant la journée
dans de grandes cours , ou travailler pour s’entretenir
et se nourrir, car la portion de riz fournie
par le gouvernement est fort petite; mais durant
la nuit ils sont tous renfermés , les uns dans de
grandes chambres , et les autres dans de petites
cellules lorsqu ils ont le moyen de les payer.
Les scélérats sont dans des prisons à part, et
ne peuvent sortir ni parier k personne ; ils portent
suspendu au cou un morceau de bois , sur