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Les mûriers sont clans leur force à trois ans;
il ne faut pas les effeuiller trop avant ce temps :
à cinq ans iis perdent de ieur vigueur , ce qui provient
quelquefois des vers qui attaquent la racine,
ou de la racine elle-même qui s’entrelace : dans ce
cas, on découvre le pied des mûriers , on tue les
vers en y mettant de i’huile de bois, ou bien on
élague les racines. Les Chinois mangent ie fruit
du mûrier, mais iis préfèrent l’arbre qui en donne
le moins, parce qu’il produit plus de feuilles.
Coton herbacé.
Le coton herbacé demande une bonne terre
mêlée de sabïe et un peu humide ; il faut bien
labourer ie terrain et avoir soin de le fumer. Les
cendres, la vase fraîche et les immondices servent
d’engrais. Les Chinois font tremper les graines
avant de les semer, ce qui a lieu en mars ; iis
sèment à la volée ou par rayons , et recouvrent
la graine ; iis sarclent souvent les pians de coton ,
et les pincent lorsqu’ils ont un pied de hauteur,
ce qu’ils cessent de faire lorsqu’ils ont atteint ieur
accroissement vers les premiers jours d’août : ie
coton fleurit en juillet, on ne ie sarcle plus dès
qu’il commence à. mûrir ; on ie récolte en septembre.
Le cotonnier herbacé qui croît dans ie
nord de, la Chine , fournit le plus beau coton.
Cette plante très-précieuse peut durer trois ans ;
on
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on i’arrache ensuite , et l’on sème à la place, de
l’orge ou du millet. Avant de remettre un champ
en coton, il faut lui donner trois labours, un à
fautomne, un second au commencement du printemps
, et le dernier avant de semer.
Tcha-tchou.
Les Chinois tirent des graines du Tcha-tchou
une huile dont iis font un grand usage. Les An-
giois appellent cet arbuste Tcha-hoa ; mais c’est
par erreur , car ii y a une grande différence entre
le Tcha-tchou et ie Tcha-hoa : ie premier a bien
ia feuille semblable au second ; mais la fleur de
celui - ci est double , large et rouge ; au lieu que
celle du premier est simple, blanche et disposée
en rose à cinq feuilles ( n.°t 74 et 7 j ). J’avois pris
dans ie Kiang-sy des plants de Tcha-tchou, et mon
dessein étoit de les porter à i’île de France (a ) ;
mais iis périrent peu de temps après mon départ de
Quanton : quant à ia graine, il m’a été impossible
de m’en procurer de fraîche ; toute celle que j’ai
vue avoit été exposée au feu.
Canne a Sucre,
Nous vîmes beaucoup de cannes à sucre en nous
rendant à Peking : à i’époque où nous traversâmes
(a) Le Tcha-tchou croît sur les hauteurs et dans les terrain*
secs ; il réussirait dans nos provinces méridionales.
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