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commerce de l’Asie, mais il lui est défendu de se
inefer d affaires politiques. Elle doit vendre en
Espagne toutes ses marchandises d’Asie, et peut
exporter chez i’étranger celles dont elle n’aura pu
se défaire avec avantage.
a m é r i c a i n s .
Le premier navire Américain qui ait paru à la
Chine est YEmpress of the China, capitaine Green ,
qui arriva à Quanton en août 1784. Depuis cette
époque, ies Américains fréquentent ce port et y
viennent même en assez grand nombre. Le commerce
est fait par des particuliers.
COMMERCE DES ÉTRANGERS À QUANTON.
L A politique méfiante et soupçonneuse des
Chinois a restreint depuis long-temps le commerce
des étrangers au seul port de Quanton , encore
ce commerce n’est-il pas libre, ies Européens
ne pouvant faire des affaires qu’avec un certain
nombre de marchands désignés par le gouvernement.
On s’adressoit auparavant indifféremment
à tous les Chinois ; mais ces marchands particuliers
disparoissant souvent avec i’argent , au
grand détriment des étrangers , ceux-ci s’en plaignirent
aux mandarins , q u i, fatigués eux-mêmes
de l’embarras qu’ils éprouvoient pour la perception
des droits avec un si grand nombre d’acheteurs,
SUR LES CHINOIS. 201
se déterminèrent à former une association de treize
marchands ou hannistes, à laquelle ils donnèrent
le privilège exclusif de traiter avec les Européens ,
sous ia condition d’être responsables des droits
à percevoir sur ies marchandises : ces droits s’é-
ievoient alors à quatre cent cinquante mille taëis
[3 »375 »0001.],maintenant ils sont presque doublés.
Cette société de marchands, établie en 1759 par
le Tsong-tou nommé Ly, prit la dénomination de
Cong-hang. Suivant ses réglemens, aucun marchand
Chinois particulier n?eut la faculté de faire
du commerce avec les étrangers, cette permission
n’étant accordée qu’aux seuls hannistes, qui reçurent
en même temps la défense de faire crédit
aux Européens , et de recevoir d’eux aucun fonds
à intérêt. *
Les chefs des nations furent obligés de prendre
un hanniste pour fiador, c’est-à-dire, pour être la
caution des droits, et répondre des fraudes , démêlés
et meurtres qui surviendroient entre les Européens
et les Chinois ; il fut enjoint au hanniste
de ne pas refuser d’être fiador, de veiller aux besoins
du navire étranger dont il étoit chargé, de
lui procurer un comprador pour l’achat des vivres,
et un lingua pour traiter ies affaires, enfin de terminer
tous les comptes avant le départ du bâtiment.
Les mandarins ordonnèrent de plus que les
Européens se rendroient aux douanes pour être