est ronde, un peu alongée, et ressemble à une
petite noix charnue. Les feuilles de thé se récoltent
au commencement, au milieu et à la fin du printemps.
On en distingue trois qualités ; les feuilles
nouvelles prises sur de jeunes plants, celles qui
poussent immédiatement après , enfin celles qui
viennent en dernier lieu. Les feuilles des extrémités
des branches et d’en haut sont les plus
tendres ; celles du milieu de l’arbuste le sont moins;
celles qui croissent en bas sont grossières. La couleur
des feuilles dépend du temps où elles sont
cueillies ; elles sont vert-clair au commencement
du printemps, vert-plombé au milieu , et vert-
noirâtre à la fin de cette saison. Lorsqu’elles sont
recueillies, on les expose au bain de vapeur ; on
les roule en les tenant sur des plaques de fer ou
de terre cuite , et on les fait sécher au soleil. On
fait la même opération pour les feuilles de thé vert,
mais on ne les expose pas,à l’ardeur du soleil ; ce
qui les rendroit noires. Le thé appelé Tchu-tcha est
roulé à la main et avec plus de soin que les autres.
Les thés noirs sortent généralement de Ja province
de Fo-kien. Le plus commun est le Bouy ;
viennent ensuite les thés Campouy, Congfou ,
Saotchon, Paotçhon et Pekao : il y a en outre un
thé noir nommé Ankay, qui est cultivé dans le
Kiang-nan, mais çette espèce n’est pas universellement
exportée,.
SUR LES CHINOIS.4
Le Kiang-nan produit les thés verts , savoir1,
le Songlo , le Tonkay , le Haysuen , le Haysuen-
skine , le Tchu-tcha et le Chulan. Ce dernier doit
son odeur k la fleur du Lan-hoa qu’on y mêle.
On renferme les thés noirs dans des barses [paniers
de bambou ] garnies de plomb ï ces barses
pèsent de trente k quarante catis ; il en vient à
Quanton par la rivière, mais les jonques en amè*
lient une plus grande quantité par mer.
Les thés verts sont mis dans des boîtes de bois
également garnies de plomb : ces caisses pèsent
depuis quarante-cinq catis jusqu’k soixante et plus.
Outre les thés dont je viens de parler, il y en â
qui sont- peu connus a Quanton , et d’autres qui
sont très-rares ; c’est ce que nous avons pu voir
pendant notre voyage k Peking ; mais il e&isté k cet
égard beaucoup de charlatanisme. Le thé impérial,
appelé Mao-tcha, est composé de feuilles nouvelles
recueillies sur les jeunes plants du thé You-
y-tcha. Celui qu’on nomme Pou-eul-tcha tire son
nom du village Pou-eul du Kiang-nan, près duquel
il croît. L’arbuste qui produit cette espèce dé
thé ÿ est abandonné k sa croissance naturelle ; il
est touffu ; ses feuilles sont longues et épaisses.
Ce thé est doucereux au goût et n’a rien d’agréable ;
il s’emploie dans les coliques et le cours de ventre ;
il rend l’appétit : la dose est d’un ou deux gros*
On donne deux ou trois bouillons k ce thé, ensuite
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