
:Pekïng ont cent vingt pieds de large ; les Afiglors
îeur donnent la même mesure. D’autres missionnaires
disent que les rues de Peking sont un peu
plus larges que la rue de Tournon à Paris : celle-ci
peut avoir de soixante-dix à quatre-vingts pieds';
ainsi les rues de Peking auroient de quatre-vingts
à quatre-vingt-dix pieds. On lit dans ie Voyagé
du Père Bouvet (a) , que les rues n’ont que qua-
ïante-cinq à cinquante pieds : cette mesure diffère
Beaucoup de celles rapportées par les autres missionnaires
; mais cela peut s’expliquer, puisque les
rues ne sont pas également larges. Le P. le Comte
dit que la rue de la ville Tartare, la même que
nous avons traversée, a près de cent pieds, et que
d autres ont cent vingt pieds. J’estime que ia rue
par laquelle nous sommes entrés dans la ville Chinoise
, peut avoir de soixante-dix à quatre-vingts
pieds de largeur , et que celle de la viiie Tartare
en a un peu plus. En générai , ies rues principales
-sont larges; mais celles de traverse ie sont beaucoup
moins, et elles ont des barrières que l’on ferme
îa nuit ( n.° n ) ‘, usage qui est ordinaire à ia Chine.
Le coup d oeil des rues de Peking n’est pas
Beau ( n.os 4 et i j ) ; les maisons sont basses et sans
alignement ; certaines boutiques avancent, d’autres
sont en arrière ; les unes sont belles et ies
autres misérables. Les piliers qui sont placés en
avant des boutiques, quoique bien dorés et vernis,
ne font pas un bel effet, parce qu’ils sont plus ou
moins élevés , et que d’ailleurs il n’y en a pas
par-tout (a). L’ancienne rue de la Porcelaine , k
Quanton, est beaucoup mieux, et les piiierssont.
d’une forme pius égaie.
Dans l’enceinte extérieure du palais , les maisons
sont uniformes et le coup d’oeil plus agréable;
cette enceinte, dans laquelle nous avions notre logement,
est appelée Hoang-tching. Ses murs ont
de quinze k dix-huit pieds de hauteur; ils sont
rouges et couverts avec un petit toit en tuiles
jaunes (n.° p). L’empereur Yong-Io, en formant
cette enceinte, k laquelle on donne près de deux
lieues de tour , l’avoit destinée pour y bâtir uniquement
son palais; mais ses successeurs en ont
concédé, différens emplacemens k des particuliers,
et plusieurs marchands sont venus s’y établir. C ’est-
Jk qu’on trouve le lac Van-yeou-tien, et l’île où est
la pagode Pe-ta ( n.° 2 ). Les missionnaires François
demeurent dans ce quartier.
Après avoir traversé l’enceinte extérieure, on
arrive au pied du Kong-tching ou enceinte intérieure
du palais : il est formé par un rempart haut
(a) Une inscription misé sur ces piliers,-annonce ce que vend
le marchand, et prévient qu’il ne trompera pas l’acheteur.