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un examen qui dure trois mois : pendant ce temps,
toutes des personnes qui ont des sujets de plainte
contre lu i, font leurs réclamations ; ce moyen, bon
dans son institution , n’est pas suivi à la lettre : il
a pu etre fatal dans certains cas; mais ordinairement
un présent donné au nouveau gouverneur ,
arrête toutes les poursuites : on dit que ce cadeau
s’élève quelquefois jusqu’à cent mille écus.
Les revenus de la colonie consistent dans le
tribut des Indiens, les douanes , les droits perçus
sur le vin, sur le tabac et sur le combat des coqs ;
ils peuvent s’élever chaque année à cinq et six
cent mille piastres ; mais cette somme ne suffisant
pas pour ses dépenses, le gouvernement d’Amérique
y supplée par l’envoi annuel de deux cent
cinquante mille autres piastres.
COMMERCE DES ESPAGNOLS.
Le commerce de Manille, qui pourroit être très-
considérable , se réduit à celui qui se fait avec Aca-
pulco, par le galion , et à quelques caboteurs ,
pour la Chine; encore le nombre de ces derniers
est-il diminué depuis que la compagnie Espagnole
envoie elle-même ses vaisseaux à Quanton , et y
entretient des facteurs.
Le commerce d’AcapuIco n’est pas libre pour tout
le monde ; la charge du galion se divise en quinze
cents ballots, dont une grande partie appartient
SUR LES ÎLES P H IL I P P IN E S .
aux couvens, et l’autre à des particuliers aux-
quéls on les a donnés pour récompenses, ou autrement.
Ces ballots ou portions se vendent aux négocians
qui veulent charger. La cargaison doit s’élever à six
cent mille piastres * mais elle va au doubles Elle
consiste en mousselines , toiles des Indes, soies
écrues, soieries et bas de soie de Chine ; on charge
de ce dernier article à-peü-près cinquante mille
paires, le reste consiste en ouvrages d’orfévrèrie
faits à Quanton , ou à Manille par lès Chinois ,
en joyaux , en épicerie , en poudre d’or, ët en
objets divers de mercerie. Lë chargement est fait
avec soin, et aucune place ne reste vide-, La valeur
du vaisseau pris par Ànson, étoit d’un million
trois cent treize mille pièces dé huit [près de
neuf millions de livres tournois ] , non compris
trente-cinq mille six Cent quàtré-vingt-deux onces
d’argent fin, de la cochenille et d’autres articles dé
prix;
La vente de la cargaison du galion à Acapulco,
donne cent pour cent de bénéfice, partie en argent
et partie en cochenille, en mercerie, en bijoux
, en draps et en vins d’Espagne. La valeur
totale du chargement de retour peut s’élever à près
de deux à trois millions de piastres, dont deux cent
cinquante à trois cent mille pour le compte du roi.
Ordinairement il y a un galion , quelquefois
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