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est si pénétrante, que, sans cette précaution , elle
se communiqueroit aux autres marchandises. Le
pic d’anis étoilé coûte de p k i o taëis.
Borax.
Le borax s’apporte du Thibet, et entre à. la Chine
par les provinces de Setchuen et de Yunnan. II y
en a de deux espèces ; celui qui est épuré est crys*
tallisé en morceaux d’un pouce d’épaisseur sur
quatre k cinq de largeur. II faut avoir soin de le
tenir renfermé et k l’abri de l’air, car sans cela il
perd sa forme et se réduit en farine.
Celui qui n’est pas purifié est verdâtre ou rougeâtre
: il est en masse et a le coup d’oeil gras et
pâteux. L’air n’agit pas sur lui.
Le borax qu’on achète à la Chine est plus pur
que celui qui vient du Bengale. Le pic coûte dé
2.0 à 30 taëis.
Cannelle.
La cannelle croît dans le Quang-sy. Sa couleur
est jaune-clair tirant un peu sur le gris ; elle est
moins forte que celle de Ceylan, et très-inférieure
à celle de la Cochinchine, dont l’écorce, brune et
grise en dehors, est tellement remplie d’huile essentielle
, qu’il suffit de la presser avec les doigts
pour la faire paroître au dehors. Le pic de cannelle
coûte de 12 k 24 taëis, et le même poids de
fleur se vend de 12 k 15.
Camphre.
Le camphrier est un arbre élevé, qui pousse dans
la province de Yunnan ; il devient gros, et peut
fournir des planches d’une grande largeur. Son
bois est veiné , et a une odeur pénétrante : aussi
n’est-il pas attaqué par les vers.
Le camphre est en pains ronds d’environ cinq
doigts de diamètre. Les Chinois, pour le fabriquer,
prennent les branches nouvelles du camphrier, les
coupent par morceaux, qu’ils font tremper pendant
trois ou quatre jours avant de les faire bouillir
dans une marmite, dans laquelle on le laisse jus-
qu’k ce que le suc qui sort des branches s’attache
au bâton qui sert k les remuer. Ce suc est passé et
mis dans un bassin de terre où il se fige. On.prend
alors de la terre bien fine, dont on fait une couche
dans le fond d’un bassin de cuivre rouge, sur laquelle
on place alternativement une couche de
camphre et une de terre, jusqu’k ce que le bassin
soit plein ; mais ayant l’attention de finir par une
couche de terre sur laquelle on étend des feuilles
de Pou - ho [ Pouliot] . Après avoir recouvert ce
bassin d’un autre qu’on Iute avec soin, on les expose
tous les deux k un feu égal, mais pas trop
fo r t, et au bout d’un certain temps, et qu’ils sont
refroidis , on trouve le camphre sublimé et attaché
au fond du bassin supérieur..