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p u , malgré les peines qu’ils se sont données *
parvenir à faire des Chinois d’habiles artilleurs.
Tous les canons que j’ai vus à la Chine étoient
sans affûts et posés sur des blocs de pierre. Je
n’ai vu qu’à Hang-tcheou-fou deux canons montés
sur des affûts ; mais ces affûts paroissoient peu
solides. Les canons qui sont au bas de ia tour du
Lion , en descendant la rivière de Quanton, ont
une lumière fort iarge ; les boulets sont de terre
durcie et séchée.
II est démontré que les Chinois ont connu
très-anciennement les armes à;feu, et sur-tout la
poudre à canon ; mais , soit qu’ils aient inventé
cette dernière composition, soit qu’ils en aient reçu
l’invention d’ailleurs, il paroît qu’ils s’en servent
plus habilement dans les feux d’artifice que dans
la guerre, car leur poudre à canon est d’une qualité
très-inférieure. Ils font entrer dans sa fabrica-^
tion les mêmes matières que nous employons en
Europe ; le salpêtre , le soufre et le charbon. Ce
dernier est fait de béringène , de calebasse, ou
indifféremment de tout autre bois, pourvu qu’il
ne soit ni huileux ni résineux;
Les missionnaires donnent deux recettes employées
par les Chinois pour faire la poudre à
canon. Dans la première, ils font entrer trois livres
de charbon et autant de soufre sur huit livres de
salpêtre ; dans la seconde, ce n’est plus qu’une
livre de charbon et autant de soufre sur cinq livres
de salpêtre. M. Barrow dit que l’on met une livre
de charbon et autant de soufre sur deux livres de
nitre.
Les Chinois, pour réduire la pâte en grains,
la battent avec des bâtonnets. Au reste , il n’y a
pas à la Chine de manufacture de poudre à canon ;
chaque particulier peut en fabriquer.
P E K I N G.
Ku b l a y - k h a n , fils de Tu ïy, et petit-fils de
Genghiz-khan , fondateur , sous le nom de Chy-
tsou, de la dynastie des Yuen, fit jeter, en 1267
après J. C . , les fondemens de la ville de Peking,
à deux lieues au nord-est de l’ancienne ville de
Y en -k in g , bâtie en 11 n avant J. C. , et qui
venoit d’être entièrement ruinée. Il donna à la
nouvelle ville le nom de Ta-tou [ grande cour] : son
véritable nom est Chün-tien-fbu, mais elle est plus
connue sous celui de Peking, qui signifie [ cour
du nord] .
Les Yuen continuèrent d’habiter Peking jusqu’à
ladestruction de leur dynastie , en 1 368, par Hong-
vou, fondateur des Ming. Cet empereur établit sa
cour àNanking; mais sonfiis Yong-Io la reporta,
en 14,03,, dans la première de ces villes, d’où elle
n est plus sortie depuis. Peking n’étoit d’abord compose
que d une seule ville ; maisKia-tsing, en 1 5-44-*.
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