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nation Chinoise, ne.tarderont pas à voir que,
placée k l’extrémité de l’univers , elle en est la dernière
pour la force et le courage.
Bornons-nous donc maintenant à trafiquer avec
les Chinois, conformons-nous à leurs usages » supportons
leurs ' caprices , et sur-tout restons intimement
persuadés qu’il faut ; mûrement réfléchir
avant de s’engager dans une démarche qui peut
compromettre la gloire et l’honneur d’une nation
Européenne.
COMMERCE .
L e s b e s o i n s r é c i p r o q u e s f i r e n t n a î t r e l e s é c h a n g
e s . L e s p r e m i e r s h o m m e s v i v a n t d u p r o d u i t d e
l e u r s t r o u p e a u x , o u d e s f r u i t s d e l a t e r r e q u ’i l s
a v o i e n t c u l t i v é e , e t s e c o u v r a n t d e l a p e a u d e s
a n i m a u x q u ’i l s a v o i e n t t u é s d a n s l e u r s c h a s s e s ,
f u r e n t f o r c é s d ’é c h a n g e r e n t r e e u x c e s o b j e t s d ’u n e
i n d i s p e n s a b l e n é c e s s i t é : t e l l e f u t l ’ o r i g i n e d u
c o m m e r c e .
La civilisation , suite naturelle de la réunion et
de l’accroissement des peuples, augmenta bientôt
les besoins ; les forêts furent abandonnées ; les
productions de la terre ne suffirent plus k la nour-,
riture , ni les peaux k l’habillement ; l’industrie ,
mère des arts, offrant, pour ainsi dire, tous les
jours des découvertes utiles et commodes k la vie,
les échanges durent nécessairement se multiplier
k l’infini. II fallut donc chercher un moyen de les
rendre plus faciles, en établissant unè marchandise
de convention. On employa d’abord les bestiaux
dans cette vue ; niais ce genre d’échange présentant
de grandes difficultés, on imagina de se servir
d’une matière qui, sous un moindre volume, ren-
fermeroit une plus grande valeur.: Certains peuples
employèrent le cuivre , d’autres, comme les Spartiates,
firent leurs échanges avec du fer ; l’or et
l’argent furent en usage chez les Egyptiens. Ces
métaux précieux , regardés dans le principe comme
une simple marchandise, s’échangèrent comme on
le fait encore k la Chine ; chaque particulier eut
sa balance et ses ciseaux pour peser et couper l’or
et l’argent k mesure qu’il en avoit besoin. Cette
méthode , qui facilitoit les échanges, entraînoit
ayec elle des incônvéniens ; on s’aperçut bientôt
que des gens de mauvaise foi en profitoient pour
tromper ceux avec qui ils trafiquoient. On eut
recours alors k un expédient plus sûr, et on fabriqua
des monnoies d’or et d’argent , dont la
valeur, constatée par certains signes , et dans la
suite par l’effigie du Prince, ôta aux falsificateurs
la possibilité de les altérer. Dès-lors le commerce
prit un nouvel essor, et ne tarda pas k faire des
progrès considérables. Envisagé chez les nations
les plus anciennes comme une source de prospérité
, elles s’y livrèrent toutes avec plus ou nioins