
Européens, et finirent par faire des banqueroutes
* considérables. Le gouvernement, il est vrai, intervint
et ordonna aux marchands hannistes de payer
les dettes de leurs associés ; mais ces dettes ayant été
presque toutes contractées en faveur de négocians
particuliers, les compagnies, et les Européens qui
viennent chaque année à Quanton , souffrirent
seuls de cet arrangement, parce que les hannistes
firent hausser le prix des thés à proportion des
sommes qu’ils avoient à rembourser. Cet abus en
amena encore un plus grand ; c’est que les marchands
contractèrent l’usage de fixer entre eux le
prix de toutes les marchandises d’importation et
d’exportation, et prélevèrent par ce moyen, sur les
Européens, de fortes sommes , qu’ils employèrent
à faire des présens aux mandarins , et pour subvenir
à leurs propres besoins ou aux demandes
imprévues du gouvernement.
Le nombre des hannistes varie : il y en avoit
huit en 1784; mais depuis ce temps le Hopou en
a créé quatre nouveaux : c’est un moyen pour lui
de se procurer de l’argent. Les hannistes seuls ont
le droit de traiter avec les Européens ; cependant
ces derniers peuvent négocier avec des marchands
particuliers, qui, pour la plupart, sont les courtiers
des hannistes. Le gouvernement ferme les yeux
sur ce genre de commerce ; mais, si le Chinois
à qui l’étranger a livré sa marchandise, vient à
SUR LES CHINOIS. 2 0 $
disparoître, celui-ci n’est en droit de former aucune
plainte.
Toutes les nations sont indistinctement réunies
à Quanton et traitées de la même manière. Les
hannistes préfèrent néanmoins celles qui apportent
le plus d’argent et qui remportent une plus grande
quantité de thé , parce que c’est sur cet article
qu’ils font les bénéfices les plus considérables.
COMPAGNIE HOLLANDO I S E .
Parmi les étrangers qui fréquentent le port de
Quanton , les Hollandois sont ceux qui font le
commerce avec le plus grand avantage. La compagnie
HoIIandoise expédie chaque année trois ;
quatre et jusqu’à cinq vaisseaux du port de mille
à douze cents tonneaux. Ces navires partent d’Europe
en automne, passent au Cap pour y remettre
quelques objets de consommation, et se rendent
ensuite à Batavia, où ils déchargent les munitions
navales, les provisions d’Europe et la quincaillerie,
ne réservant pour la Chine que les lainages , les
fils d’o r , le cuivre et le ginseng. Qn y ajoute,
pour compléter le chargement, ce que les Portugais
nomment bitches de mer, du bois de sandal, des
clous de girofle , du poivre, des noix muscades,
des nids d’oiseaux, du câlin, de la cire, des rot-
tins et du riz.
La vente de ces derniers objets a produit:, en