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CHENIN NOIR
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P i n e a u d A ü s i s , P l a n t d ’A d n i s . Les Cépages de M a in e -e t-L o ir e , M . A .
B o u c h a r d .
O bserva tions. c< Le nom de Pineau d’Aiinis, dit M. A. Bouchard,
dans son histoire de la cullure de la vigne dans le Maine-
et-Loire, vient de ce qu’au village d’Aunis, près Dampierre, h
côté de Saumur, un vignoble ayant élé planté en Cbenin noir,
ce cépage avait fourni un vin de qualité ; les habitants du pays
10 répandirent sous le nom de Plant d’Aunis. »
Pour nous, rien ne justilie cette dénomination de Pineau, qui
semblerait indiquer un certain degré do rapprochement ou de
parenté avec le Pineau de Bourgogne, si ce n’est l’intention de
donner à ce cépage ira nom de vigne réputée par la qualité de
son vin. La noblesse du nom qu’on a fait porter au Cbenin noir
n’a pas amélioré ses produits ; ils sont sans aucune analogie avec
les vins du vrai Pineau et ne sortent pas de l ’ordinaire, mais
on en récolte une quantité trois fois plus grande que si l’on
cultivait la vigne qui a fait la réputation de la Côte-d’Or et que
l’on connaît dans la Touraine sous le nom de Plant Noble.
« Dans l’arrondissement d’Angers, dit M. Bouchard, ce cépage
est cultivé en assez grande quantité, et, ajoute-t-il, il est regrettable
qu’il ne soit pas plus répandu. Dans le canton de Thouare,
11 y a plusieurs clos qui sont très-anciennement plantés en Aunis ;
d’après la tradition du pays, on peut en faire remonter l’origine
à cent vingt ans. »
Malgré l’ancienneté de celte culture et l’estime que professe
M. Bouchard pour le Plant d’Annis, nous trouvons ce cépage
mal approprié au climat de l’Anjou, où il doit mûrir trop tardivement.
Nous cultivons un assez grand nombre do souches de
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