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YORK MADEIRA
C k rom o kth . G S e a sre y n s.
[N» 2 5 6 ]
Y o r k ' s M a d e i r a , R a i s in d e V o r l in t o n , P e t i t n o i r p a r f u m é Comte O d a r t .
V üR L iN G T O N , B l a c k G e r m a n , L a r g e G e r m a n , M a r io n - P o r t , W o l f e ,
M o n t e i t i i , T r y o n . Catalogue iUuslré. M M . B u s h ot M e i s s n e r .
O b s e r v a t io n s . La v ign e York Madeira e s t fort anc ien n emen t introduite
on Europe. L e comte Odart la reçut avec l ’Isabelle e t le Catawba avant
1840, et il en donne u n e description assez complète dans son Ampélographie
universelle. I l y a plus de v ing t-cin q ans que cette variété nous fut adressée
des riches colleotions de la Do r é e , et e lle était restée ignorée dans un coin
de notre vignoble jusqu’au m om en t ofi la résistan ce de certaines vignes
américaines v ien t de la mettre en évidence.
E n 1874, j ’adressais à M. H en ri A g u illo n , grand propriétaire du Y a r ,
un e petite collection de cépages américains parmi lesqu els se trouvait le
York Madeira. J e fus fort étonné d’apprendre deux ou trois ans plus tard
que mon York Madeira, que je considérais comme un pur Lab ru sca, race
oil l ’on n e trouve qu’exc ep tion n e llem en t des v ign e s ré sistan te s, s ’était au
contraire admirablement comporté au m ilieu du phylloxéra dans les sols
ca lca ir es, très-secs e t maigres de la propriété de M. A g u illo n , où plusieurs
autres variétés bien r é sis ta n te s , dans les terrains qui leur sont bien
appropriés, souffraient évid emmen t dans ces guarîgues du Var.
U u savant professeur do la Faculté de Bordeaux, M. Millard et, a cherché
à expliquer cette résistan ce du York Madeira par sa provenance d ’un cro ise m
en t entre u n e vigne de Labrusca et des cépages résistan ts qui fourniraient
les trois quarts de la séve de c e tte variété. Cette explication e st fort in g é n
ieu se; reste à savoir si elle e st vraie et s ’il e st p o ssib le de fournir la preuve
de ce croisement. La vigne York Madeira e s t très-an c ien n em en t connue et
cultiv ée en Amériqu e : elle y ex ista it avant que le s viticulteurs américains
son g ea ssen t à s ’occuper d ’hybridation, et le croisement assez compliqué
qu'invoque M. Millardet pour expliquer la résistan ce si caractérisée de celte
v a r ié té , nous semble bien inexplicable par u n e hybridation naturelle.
N ou s ne somm es pas d'ailleurs les seuls à voir le s choses autrement que
M. Millardet. U n grand ampélograpiie ita lie n , le chevalier de R o v a sen d a ,
qui est en môme temps un botaniste distingué et u n viticulteur émérite
nous écrivait dernièrement à ce sujet : .< L e York Madeira, que nous cu ltivons
depuis plus de quarante ans en I ta lie , me parait bien nn Labrusca
tout pur : c ’est par suite de sa résistance qu’on lui a trouvé u n e généalogie
qui lui in fu se de la séve d’Æ stiv a lis ou je n e sais quoi. Sans cette circonsta
n c e , le York Madeira serait bieu toujours resté un sim p le Labrusca et
personne n ’aurait songé à lui trouver des aïeu x plus ou m o in s résistan ts. «