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agréable et de bonne consommation. Dans les autres vignobles
du Centre et du Midi de l’Ardèche que nous avons parcourus, il
entre en moindres proportions dans la confection des vins et se
trouve mélangé avec une si grande quantité de raisins de tout
geni’e et de toute époque de maturité que ces vins n’ont plus
aucun cachet, aucune valeur commerciale et ne peuvent se
consommer que pour l’alimentation locale. Dans l’Ardèche et
dans les départements voisins, la Drôme et l’Isère, la qualité du
vin nous a toujours paru d’autant meilleui’e qu’il était fait avec
un plus petit nombre de variétés de raisins. Les vins de Joyeuse,
de Largentière, d’Aubenas, que l’on fait ordinairement avec
douze ou quinze variétés de raisins, sont bien inférieurs à ceux
de Privas produits par les quatre cépages que nous avons indiqués,
et ces derniers ne valent pas ceux de Cornas, de Saint-Joseph,
sur la rive droite du Rhône, où l’on ne cultive que la Sirah mélangée
en faible proportion avec la Roussanne et la Marsanne.
Ces faits nous amènent à conclure que, si les vignerons du
Centre et du Midi de l’Ardèohe plantaient leurs vignes d’une
seule variété, telle que le Rivier, le Boudalès ou l’Ulliade, mêlée
avec une petite guantité de Raisaine, de Yiognier ou de Roussanne,
ils produiraient des vins infiniment meilleurs que ceux
qu’ils consomment, des vins qui certainement seraient recherchés
par le commerce.
C u l t u r e . Le Rivier qui mûrit à peu près en même temps que
la Sirah est on ne peut mieux approprié au climat moyen de
l ’Ardèche ; son produit, sans être aussi distingué que celui du
cépage qui peuple les coteaux de l’Ermitage, donne un vin d’ordinaire
agréable, solide et d’une belle couleur. De nature vigoureuse,
rustique, le Rivier s’accommode à peu près de tous les
terrains : sa bonne et constante fertilité dispense le vigneron
d’avoir recours au long bois pour le faire produire abondamment.
Conduit à la taille courte, il donne toujours une récolte satisfaisante
et végète convenablement, même dans les sols maigres et secs.
DESCRIPTION.
Bourgeonnement duveteux, blanchâtre, légèrement teinté de rose.
iSonehe vigoureuse et rustique.
Sarments érigés ou mi-érigés, à entre-noeuds assez longs.
F eu ille s moyennes, presque planes ou peu tourmentées, glabres sur la
face supérieure, légèrement garnies inférieurement d’un duvet lanugineu.x
qui devient floconneux sur les nervures ; sinus supérieurs bien marqués ou
assez profonds, plus ou moins fermés ; les secondaires presque nuls ; sinus
pétiolaire toujours ouvert ; denture peu large, pas très-profonde, un peu fine
et aiguë ; pétiole assez fort, un peu court, ordinairement teinté de rouge.
G rap p e moyenne ou sous-moyenne, conico-cylindrique, assez compacte,
le plus souvent ailée, avec une vriile souvent munie d’un petit grappilloii
sur le noeud pédouculaire ; pédoncule un peu long, assez fort.
G r a in s moyens ou sur-moyens, globuleux, portés par des pédicelles
grêles, assez longs.
P e a u un peu mince, assez résistante, d’un noir rougeâtre à la maturité
qui arrive à la fm de la deuxième époque.
C h air assez ferme, juteuse, sucrée, à saveur simple, un peu astringente