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ma curiosité. J ’aurais voulu connaître l ’iiistoire de cette v ig n e ; ma is tout
c e qu’ou me conta, notamment sur l ’origine provençale dn cépage, me
parut au m o ins aussi fabuleux que la lég en d e de Darbe-Bleuc.
» Depu is, j ’ai trouvé ce cépage çà et lù dans les vign e s du pays, sous les
n oms divers de Siranin, Siranié, petite Sirane (san s doute par rapport aux
grains qui sont petits et non aux raisins qui sont sur-moyons ou gros),
Morneriu doux (Morncrin e st dans quelques localités syn on ym e de Serin e).
» F a u t-il conclure de là que ce cépage appartient à la famille de la
S erin e, Candive, Sirah qui présente des variantes plutôt que des variétés,
très-ressemblantes par leur bois, m ais assez différentes par leur fructification
et surtout par leur degré de fertilité ? J e ne le pen se pas.
» L c Rob in noir diffère de la Serin e ou Sirah :
« R Par u n e pousse très-allongce, très-grêle dans son premier développement;
» 2*» Par la teinte vert jaunâtre de son feu illa g e qui le distinguo ju sq u ’à
la floraison, n on -seu lem en t de la Serine ou S ir ah , ma is ciicoro de toute
autre v ign e ;
» 3® Par u n produit bien plus abondant;
» 4'^ Par une maturité plus hâtive qui e st de seconde époque précoce;
» 5® Par la sim ultan éité et la régularité de c e lle maturité : en plaine, la
S erine ou Sirah, sauf dans les années très-chaudes, a toujours des grains
absolument v e r ts, à côté de grains absolument mûrs ;
« G° Par une saveur particulière du raisin qui rappelle c e lle du Cabernet;
» 7® Par la chute bien plus tardive des feu illes.
» Quoi qu’il en soit, le Hobin noir présente deux avantages précieux, je
dirai presque deux privilèges. E n premier lieu, il e st resté absolument sain,
mêm e au m ilieu des vign e s o ïdiées et anthracnosécs ; en second lien , il
réunit la qualité à la quantité.
» CuLTunn. A u point de vue cultural et pratique, j’ajoute que, malgré sa
forte végétation, c e cépage s ’accommode tiè s -b ien de la taille courte et
qu’il se plaît surtout dans les terrains un peu se cs e t maigres. »
DESCRIPTION.
B ou rgeonnement un peu tardif, d u v e teu x , d ’abord d ’un blanc verdâtre
qui p asse au vert jaunâtre avec un léger lise r é rose sur le pourtour des feuilles
non entr’ouvertes, avec une tein te grenat bronzé sur c e lle s qui sont n ou v e llem
en t ouvertes.
Souche assez forte, vigoureu se.
Sarments mi-érig és, à mérithales m oyen s, de couleur n o isette.
F eu ille s m o y en n e s, glabres sur les deux faces, lisse s et hrillantcs sur la
page supérieure ; sin us supérieurs marqués ; le s secondaires peu profonds ;
sin u s pétiolaire ouv ert; denture assez profonde, un peu aiguo (I).
G rap p e sur-moycnne ou grosse, cylindrico-conique, un peu serrée, parfois
un peu lâche, portée par un pédoncule un peu long, a ssez fort.
G ra in s m o y en s, un peu ellipsoïdes, portés par des pédicelles u n peu g rêles.
P e a u assez ép a isse , résistante, riche en matière colorante, d’un beau noir
pruiné à la ma turité qui e st de première deux ième époque.
C h a ir ju teu se , sucrée, à saveur rappelant un peu c e lle du Cabernet.
(1) Elles sont su rto u t rema rq u a b le s p a r le u r te in te d’un v e rt jau n ü trc qui p ersiste ju s -
q u ’â la floraison e t même plus lard .