
'■':-'A'X'x>gs»vjTY-|r
r**i
L E V IG N O B L E .
C’est, avec le Mour\èdre, im dos cépages méridionaii.x qui réu ssissen t le
m ieu x dans le s sols granitiques des coteaux b eaujo la is, m a is la maturité
trop tardive de ces deux v ign e s no nous donne aucun espoir de nous les
approprier u tilem en t.
Contrairement à ce qu’avance le comte Odart, les v ignerons de la Proven
c e et du Languedoc recon naissent que le Bru n fourca débourre tard et
craint peu le s gelées printanières. Il se plaît surtout sur les terrains se cs et
bien r essuy és où il ég a le comme produit le s m eilleures v ign e s du Midi ;
toutefois sa durée y e st assez lim ité e , si l ’on n ’entre tien t pas sa vigueur par
des amen dements ou de fréquentes fumures. Dan s les terrains profonds des
p la in e s , sa fortiUté augmente en raison de la richesse du sol ; ma is il y est
très-sujet à la brouissure qui désorganise le s branches du cep jusque rez
terre e t cause souv ent son dépérissement et sa mort. Nou s n e ccmnaissons
pas de v ign e s qui soient aussi sujettes que le Brun fourca à c e lte maladie
caractérisée par des excroissances de nature spong ieuse ou hroussins qui se
forment sur le cep par suite d’un refoulement de sév e. C’est sans doute à
cette maladie, dont il souffre plus que tout autre cépage, qu’il faut attribuer
le peu de durée des v ign e s de Brun fourca, leu r dépérissement précoce et
par su ite l ’abandon de cette variété dans beaucoup de contrées du Midi.
Ce dépérissement e st d’autant plus regrettable que lo Brun fourca e st d’un
rendement précoce, régulier et abondant ; ses raisins qui se m a ssen t en
quantité au pied du cep donnent u n v ia so lid e , d’une riche couleur et de
bonne qualité.
C u l t u r e . Comme toutes le s vign e s du Languedoc et de la P ro v en c e , le
Brun fourca se cultiv e sur souche basse, à la taille courte. I l nous a semblé
qu’en donnant à cette v ig n e un certain d év elop pement, qui fournirait une
plus large issu e à la s é v e , la forme en cordon par e x em p le , on atténuerait
la fâcheuse disposition à être a tte in te de la brouissure. L ’e ssa i que nous
avons fait de ce genre de ta ille nous a donné un résultat a ssez satisfaisant.
La désorganisation qui atteint les souches b asses de Brun fourca, lo plus
souvent jusque rez terre, se produit avec mo ins d ’in ten sité sur les cordons
horizontaux et presque toujours à l ’extrémité supérieure du cordon, ce qui
permet de le reformer sans que la souche a it trop à souffrir de cette désorg
anisation partielle.
DESCRIPTION.
B ou rgeonnement d’un roux c la ir , un peu d u v e teu x , passant au v e r t
jaunâtre brillant.
S arm en ts forts, érigés, à mérithales longs ; noeuds a ssez sa illan ts.
F eu ille s m o y en n e s, ordinairement tourmentées, glabres supérieurement
e t inférieu rement, sauf quelques poils courts sur le s nervures inférieures ;
sin u s supérieurs profonds ; le s secondaires plus ou mo ins marqués ; sin us
pétiolaire toujours bien fermé par le rapprochement des lobes inférieures
qui se recouvrent ( s ig n e très-caractéristique) ; denture assez profonde, un
peu large, légèrement obtuse, assez finement mucronée.
G rap p e su r -m o y en n e , u n peu courte, cylindrico -conique, parfois a ilée,
portée par u n pédoncule assez fort, de m o y en ne longueur.
G rain s sur-moyens ou gros, lég è r emen t ellipso ïdes, portés par des pédi-
co lles de m o y en n e longueur, un peu grêles, souvent tein tés do rouge.
P e a u assez mince, peu r é sistan te , d’un beau noir trés-pruiné (d ’où lui
v ien t le nom provençal de fa rn ou s, en fa rin é ). Maturité de deu x ièm e époque
u n peu tardive.
C h air u n peu ferme, ju teu s e , lég èrement a stringente, à saveur simple.