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Malgré toutes cos protestations du voyageur évin cé, l ’Extra fertile Suquet
a fait sou chemin auprès des viticulteurs naïfs qui croient à toutes les
qualités qu’on lui prête. Nous connaisson s mêm e dans le Beaujolais de braves
e t crédules propriétaires qui ont planté ce cépage comme un m o y en certain
de conjurer l ’in v a sion phylloxérique, sans mêm e s ’inquiéter si cette vigne
pourra mûrir son fruit sous notre latitude.
Vo ici m ain ten an t sur cette m êm e vigne, qui porte en S ic ile , d’après les
r en seign em en ts très-précis que nous possédons, le nom de Nocera, l ’appréc
iation de notre ex c ellen t correspondant sic ilien , M. le baron Mendola, qui
nous l ’adressa en 1872 :
!( La Nocera, nous écrit-il, se cultive principalement et p resque e x c lu siv e m
en t sur la côte o rientale de la S icile, de Messine à Catane et de Melazzo à
M essine, m ais depuis u n e quinzaine d’années e lle perd chaque jour de sa
réputation ; son vin est commun, dur e t grossier. On plante aujourd’hui de
préférence le Niureddu do Mascali. La Nocera e st u n de nos cépages les plus
tardifs ; elle n ’atteint ordinairement sa complète maturité que vers le 20
septembre, ce qui la porterait dans le centre de la France, m êm e daus les
années chaudes, au 20 octobre. Cette v ig n e e st très-fertile, vigoureuse et
robuste. »
Comme on le voit, notre correspondant s ic ilien , qui connaît la Nocera de
plus longue date et m ieu x que ceux qui v ien n en t de l ’introduire en France,
n e fait pas de ce cépage un éloge aussi m erv e illeu x que ce s derniers. Cette
v ign e ne peut être recommandée, d’après lu i, que pour sa grande fertilité.
Nou s n e pensons pas toutefois, d’après la culture que nous faisons de cette
variété depuis sept ans, qu’elle puisse égaler comme production e t surtout
comme qualité, ni l ’A ram on , ni la Carignane de nos vignobles du Midi.
C d l t d r e . Comme toutes les v ign e s s ic ilien n e s, la Nocera se cultiv e à
ta ille courte sur souche b asse ; en raison de sa grande fertilité, aucun antre
genre de ta ille n e lu i conviendrait au ssi bien ; m a is, comme à tous les
cépages très-fertiles, il lui faut un sol riche et profond.
D E S C R I P T IO N ,
B o n r g e o n n em c n « d ’un blanc verdâtre, duveteux, légèrement teinté de
rose.
Souche forte, robuste, très fer tile .
Sarments long s, forts, rougeâtres, à en tre-noe uds m o y en s.
FenUles grandes, assez épaisses, presque planes, d’un beau vert, lisse s
ou légèrement bullées supérieurement, garnies inférieurement d ’un duvet
blanchâtre ; sin u s supérieurs assez marqués, m a is étroits ; le s secondaires
peu ou point apparents ; sin u s pétiolaire fermé ou presque fermé ; denture
large, aiguë, inégale, finement acuminée ; p é tio le long et assez fort.
Grappe grosse, serrée, le plus souvent cylindrico-conique, parfois pyram
idale, a ilée ou bien gémin é e , c ’est-à -d ir e formée de deux grappes de
m i-g ro sseu r ; pédoncule fort et lign eu x , incurvé, avec un noeud très-renllé.
Grains sur-moyens, légèrement ellipso ïdes, bien marqués d ’un point
pistillaire, portés par des pédicelles de m o y en n e longueur, assez forts.
Peau épaisse, b ien résistan te, riche en matière colorante, d ’un noir
bleuâtre pruiné à la maturité, qui est de troisième époque.
Chair molle, juteuse, peu sucrée, peu agréable, à saveur simple.
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