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L E V IG N O B L E . 187
NOCERA DE CATANE
[N'* 2 8 6 ]
E x t r a f e r t i l e S u q u e t , B a r b e d u S u l t a n , en France.
O b s e r v a t i o n s . Introduit depuis peu en F rance, ce cépage y a fait déjà
grand bruit sous le s deux synonym es que nous v en on s d’indiquer. Voici,
d ’après un de nos correspondants des B o u ch e s-d u -R h ô n e , b ien placé pour
être renseigné, l ’histoire assez curieuse de son introduction :
I l y a quatre ou cin q ans, u n voyageur provençal, chargé de faire des
achats de v in s en S ic ile , avait remarqué dans le s environ s de M essine e t de
Melazzo une v ign e très-fertile qui produit le s v in s noirs communs de la
partie orientale de cette île . C’était au m om en t où l ’on parlait beaucoup
d’importation de v ign e s américaines que l ’on v enda it fort cher aux propriétaires
désireux de se refaire des v ign e s qui seraient à l ’abri du fléau.
Persuadé qu'aucun cépage n e pourrait rivaliser par la fertilité avec sa v ign e
Messinoise, et se promettant b ien d ’ailleurs de la garantir inattaquable du
phylloxera, le rusé voyageur jug ea qu’il y avait là une source de gros
bénéfices, et pour l ’exploiter en grand il s ’a ssocia avec u n commissionnaire
en v in de Toulon. On planta cette incomparable v ign e en terrain non
phylloxéré, et dès la deux ième année de plantation on montrait aux v is iteurs
éton nés des souches de v ign e s chargées de raisins, et dans le nombre
se trou vaient, pour quelque m o tif sans d o u te , des p ieds d ’Aramon e t do
Carignane, non m o in s chargés de raisins que le s souches s ic ilien n e s. D e s
journalistes parisiens furen t appelés à constater ces faits m erv eilleux , et
l ’un d’eux, qui avait reçu à titre gracieux un magnifique paquet de la précieu
se v ig n e , se chargea de chanter ses louanges. Comme on ten a it à n e
pas divulguer le véritable nom de cette variété avant d’en avoir vendu de
grandes quantités, on dut la présenter sous une dénomin ation n ouv elle qui
aurait l ’avantage tout à la fois de n e pas dévoiler ce secret, de sign a ler les
qualités s i remarquables du cépage recommandé e t le uom de son v endeur ;
on nom ma cette vigne : Extra fertile Suquet. Ce nom était celui de l ’associé
du voyageur, véritable inventeur du plant sic ilien . P lu s scrupuleux que ce
dernier, il n e crut pas devoir garantir son Extra fertile contre le s atte in te s
phyiloxériques, e t persuadé qu’il ferait son ch em in saus cette garantie, i l le
ven d it en son nom, pour son propre compte, et depuis lors on peut lire à la
troisième page de certains journaux agricoles et v in ico le s, qui ont la spécialité
des annon ces de cette nature, des réclames ex tra -lou ang euses en faveur
de l’Extra fertile. L e malheureux voyageur, a insi év in cé de l ’a ssociation, a
protesté dans les journaux et proteste encore contre c e tte manière de faire.
C’e st lui seul, d it-il, qui possède et qui v end le vrai plant sic ilien résistan t
e t très-fertile : la Barhe du Sultan! L ’Extra fertile Suquet n ’est qu’uu plant
vulgaire sans mérite et sans valeur.
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