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La variété de vigne que nous avons reçue do la Gironde et des
Charentes sous le nom de Folle noire n’a de commun avec le
cépage que nous décrivons que la dénomination. Cette similitude
de nom doit provenir vraisemblablement de ce que ces deux
vignes sont d’une fertilité extraordinaire.
La Folle blanche paraît être très-anciennement cultivée dans
nos vignobles du Sud-Ouest ; elle fut d’abord multipliée comme
cépage à vin, puis employée pour la distillation et la confection
des eaux-de-vie dès la fin du dix-septième siècle. Cette industrie,
qui n’eut à son début qu’une minime importance, s’est accrue
insensiblement, et depuis longtemps déjà elle est devenue une
des branches importantes de notre commerce viticole. Toutes les
eaux-de-vie en renom des Charentes, de l’Armagnac, sont le
produit de la Folle blanche ; nul autre cépage n’a pu donner
comme celui-là qualité et quantité ; les eaux-de-vie qu’il produit
dans les Charentes, sous le nom de Fine Champagne, sont
inimitables.
Quoique la Folle blanche soit spécialement employée à la
confection des eaux-de-vie fine s, elle produit aussi pour la
consommation directe des vins qui ne sont pas sans valeur, et
qu’on emploie particulièrement pour les coupages des gros vins
rouges du Midi auxquels ils donnent de la finesse et du brillant.
C u l t u r e . Dans tous les vignobles où ce cépage se cultive, il se
taille toujours à court bois ; ce mode de conduite nous semble
commandé par la grande fertilité de cette vigne qui serait bien
vite épuisée par sa production si on lui donnait une taille longue.
Elle s’accommode de tous les sols ; mais elle faiblit rapidement
dans les terres légères, si elle n’est pas soutenue par de copieuses
fumures et ménagée par une taille très-courte et un sévère
ébourgeonnement.
DESCRIPTION.
B ourgeonnement d’uQ gris roussâtre, fortement duveté, se teintant de
rouge violacé avant de passer au vert jaunâtre.
Sou ch e très-vigoureuse, très-fertile.
Sarments forts, érigés ou m i-é rig é s, à en tre-noe uds un peu rapprochés,
F eu ille s SOUS - m o y en n e s , glabres et un peu huilées supérieurem en t,
teintées de rouge sur le s nervures, g arnies inférieu rement d’un duvet
aranéeux assez compacte; sin u s supérieurs profonds, ordinairement ouverts;
sin u s secondaires bien marqués ; sin u s pétiolaire ouvert ou un peu ouvert ;
pétio le court, de m o y en n e force, u n peu tein té de rose ; denture courte,
obtuse ou arrondie, obtusément a cum inée.
G rappe su r -m o y en n e , serrée, cy lindrico -conique, portée par un pédoncu
le court et fort.
G rains m o y en s, sphériques lorsqu’ils n e sont pas tassés, sur des pédic
e lle s courts e t forts.
P c a n épaisse, a ssez résistan te, d’un vert clair passant au jaune doré à
bonn e exposition lors de la ma turité qui e s t de deux ième époque.
C h a ir moUe, bien ju teu se ,-su c r é e, à saveur sim ple.