
L e ] Y q n o b I t
YiALLA
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C l in t o n Y l i l l a e t F r a n k l i n , p a r e r r e u r .
O b se r v a t io n s . L ’origine et le s syn on ym ie s de la v ig n e Vialla on t été
très-discutées, très-controversées jusqu’à ce jour ; les recherches que nous
avons faites sur cette variété nous semblent devoir apporter quelques éclaircissem
en ts sur cette question.
M. Laliman, qui a répandu ce cépage comme u n de ses sem is, adressait
o rdinairement à ses correspondants, sous le nom de Clinton V ia lla , deux
variétés distinctes l ’une de l’autre : la première, qui était réellem en t un de
se s sem is, se rapproche beaucoup du Clinton, la seconde au contraire, celle
que nous a llons décrire, en diffère très-sensiblement. D ’uu autre côte,
M. Durieu de Maisonneuve, le bien regretté directeur du Jardin botanique
de Bordeaux, nous écrivait, quelques mo is avant sa mort : « E t m oi aussi
j ’ai fait des sem is de v ign e s américaines qui ont parfaitement réussi, et
parmi le s variétés obtenues, il y en avait deux que l ’on appelait Gaston
B a z ille et Via lla , et sur lesq u elle s on fondait déjà de grandes espéran ces. »
H e st à croire que M. Laliman, qui faisait dos échanges de plantes avec
M. Du rieu de Maisonneuve, avait reçu de lui la v ign e qui porte aujourd’hu i
le nom de V ia lla et que cette v ign e s ’e st mélangée avec la variété que lui,
M. Laliman, avait obtenue de sem is sous le nom de Glinton V ia lla . 11 nous
semble résulter de ces faits et de c e tte probabilité, que M. Durieu de
Maisonneuve e st bien l ’auteur de la véritable v ign e V ia lla , à laquelle on
donne encore souvent par erreur le nom de Glinton V^ialia qui doit désigner
au contraire le semis obtenu par M. Laliman.
M. le sénateur Gaston B a z ilie recevait de son côté du N ew -J e r se y , en
1877, par l ’entrem ise d ’un de ses compatriotes. M. Marius Lombard, sous le
nom de F ranklin, u n e variété de v ign e que l ’on a cru par erreur identique
avec le V’ia lla de M. Durieu de Maisonneuve. U n e description très-complète
que nous avons prise de cette première variété, dans le vignoble m êm e de
M. Gaston B a z ille , en m êm e temps que c e lle du véritable V ia lla qui se
trouvait tout à côté, nous permet d ’affirmer de la manière la plus positive
que les v ign e s V ia lla et Franklin sont tout à fait distinctes, a in si que nous
l ’avons établi par les descriptions de ces d eux variétés, dans notre Rapport
à la Société de viticulture de Lyon (1). Il sufTit d’ailleurs de cultiver à côté
l ’une de l ’autre ces deux variétés, pour constater à première vu e qu’e lle s
diffèrent par le bourgeonnement, par le feu illage et par le fruit.
Nous ne nous arrêterons pas à discuter la filiation de cette v igu e e t nous
no rechercherons pas quels peuvent être ses ascendants et le s c roisements
qui on t pu intervenir entre eux. Cette généalogie végétale, que M. Millardet
a cru pouvoir établir, nous semble trop appartenir au domaine des proba-
(1) La Vigne américaine, 1879. Février, mars, avril et mois suivants.
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