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biüLés pour que nous nous y engagions ; nous préférons nous occuper
uniquement du côté pratique et de l ’intérêt que cette v ign e peut offrir au
point de vue de la reconstitution d es vignobles par sa résistance au phylloxéra.
Cette résistance de la v ign e V ia lla a été constatée depuis plus de dix ans,
dans le v ignoble de M. Laliman, par lu i-m êm e d ’abord, e t en su ite par
M. Millardet, professeur à la faculté de Bordeaux. M. Millardet cla sse ce
cépage parmi ceux qui ont le m ieu x fait leurs preuves de résistan ce au
m ilieu des foyers pliylloxériques le s plus in ten s e s . M. Rob in qui, depuis
cinq ans, a m ultiplié le premier en grand la vigne Via lla dans ses vign e s de
Lapeyrouse-Mornay, dévastées par le phylloxéra, confirme en tous points
le s attestations de M. Laliman et de M. Millardet, et reconnaît que n u lle
autre variété ne lui a donné de m eilleurs résultats que c e lle -c i.
C u l t u r e . La v ign e V ia lla n ’offre que très-peu d’intérêt au po in t de vuo
de la production directe. Son raisin, à p e in e de m o y en ne grosseur, très-
sujet à la coulure, d ’un goût foxé assez prononcé, n e pourrait donner ni
quantité ni qualité ; ce cépage n e peut être cultivé u tilemen t que comme porte-
greffe. Très-vigoureux, très-rustique, s ’accommodant de tous le s sols, il
n ’a jusque-là donné aucun sign e de souffrance, mêm e dans le s terrains les
m o in s favorables à la bonne végétation de la v ign e. Sa reprise de bouture
e s t très-facile et nos vignes indigènes s ’unissen t très-bien à lui par la greffe.
La v ign e Via lla e s t aujourd’hu i m u ltip liée assez en grand pour qu’on puisse
se la procurer à des prix bien abordables, et quelques pieds plantés en sol
ricbe, suffisent au bout de trois ou quatre ans pour fournir des quantités de
boutures que l ’on m et en pépinière et que l ’on arrache à l ’automne ou au
printemps suivant pour y ajuster des greffes de nos variétés in d ig èn es et les
planter en su ite à demeure. Ce mode de m ultiplication, aujourd’hu i employé
en grand dans le Midi, avec une réussite de qua tre-v ing t-dix à quatre-vingt-
quinze pour c ent, peut être recommandé comme un moyen certain et
. pratique de renouveler nos v ignobles détruits et de les mettre à l ’abri du
phylloxera.
D E SC R IP T IO N .
Bou rgeonnement bien duveteux, blanchâtre, un peu rosé sur les
nervures des feu ille s naissan tes.
Sarments très-vigoureux, très-longs, traînants sur le sol, do grosseur
mo y en ne.
Sonehe très-vigoureuse, rustique, s ’accommodant de tons les so ls, sujette
à la coulure.
Fen llle s su r -m o y ennes ou g randes, d ’un vert foncé, glabres supérieurem
en t ou parsemées de quelques flocons de duvet d ’un blanc roussâtre sur
le s nervures, garnies inférieu rement d’un tomentum très-serré, court, d ’un
blanc g lauque; sin u s supérieurs à p e in e m a rq ués; les secondaires nuls ;
sin u s pétiolaire bien ou v e r t; denture peu profonde e t obtuse, finement
a cum inée ; pétiole de m o y en n e longueur, assez fort, garni de p e tits poils
très-serrés.
G rap p e so u s -m o y en n e , cylindrico-conique, non a ilé e , sujette à la
coulure, jamais bien serrée, portée par un pédoncule g rêle, peu allongé.
Grains de m o y en n e grosseur, globuleux, portés par des p éd icelles un peu
courts, assez forts.
P e a u épaisse, résistan te, d'un noir foncé pruiné à la maturité, qui e st do
première deux ième époque.
C h air p u lp eu se , sucrée, à saveur foxée assez prononcée.
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