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Le comte Odart, qui a parlé assez longuement du Silvaner qu’il avait
étu dié eu Au trich e, se trouve en désaccord complet avec M. IL Gcethe qui
dit ce cépage très-estimé dans les terrains ordinaires et dans le s contrées
élev é e s où nu l autre n e le surpasse, soit pour la durée de la souche, soit
pour la qualité, so it pour l ’abondance de ses produits; tandis que notre célèbre
ampélographe français trouve que les qualités vinaires du Silvaner
sont médiocres, que son vin e st sujet à la graisse et qu’il tourne à l ’acido
s ’il n ’e st pas atteint do la première maladie. L e m êm e auteur assure que,
d’après les r en seign em en ts qu’il a r e cu eillis en A u tr ich e, le Silvaner rouge
produit des v in s e x c ellen ts e t par conséquent m eilleurs que ceux du S ilv a ner
blanc ou vert. AI. Goethe, au contra ire, pen se que le Silvaner rouge a
mo ins de valeur que le blanc.
Ces appréciations n e nous semblent justes ni d ’un côté ni de l ’autre.
Nou s considérons le Silvaner comme un bon et modeste cépage qui ne m é rite
n i tontes les louanges de AL II. Goethe, ni toute la critique du comte
Odart. Quant à la valeur relative entre le Silvaner blanc et lo Silvaner rouge,
nous sommes tout à fait d’avis qu’ils sont égaux en qualités, attendu qu’ils
sont absolument identiques par tous leurs caractères botaniques et qu’ils no
diflèrent uniquem ent que par la couleur du grain.
C u l t u r e . Les auteurs autrichiens recommandent de conduire le Silvaner
à la taille courte en raison de sa bonne et constante fertilité : nous pensons
qu’ils ont parfaitement raison. La culture que nous faisons de ce cépage,
depuis près de v in g t ans, nous a démontré qu’il se comporte très-bien sur
souche basse à coursons tenus très-courts. Lorsqu’il e st bien conduit par
cette taille, les nombreux et beaux raisins qu’il porte modèrent sa belle v igueur,
équilibrent parfaitement sa végétation et la m a in tien n en t dans de
bonn es conditions de développement et de production. L e Silvaner s'accommode
de tous le s terrains, m a is sa station préférée nous paraît être à m i-
coteau, dans les terres saines et suffisamment riches. C’est un cépage que
nous ferions bien d’essa y er cn France dans les vignobles de première ou de
deux ième époque de maturité.
D E SCM P T IO iX .
Qourgconncnicnf blanchâtre, duveteux, légèrement teinté de rose.
^ « rm on i.s forts, érigés, à entre-noeuds un peu rapprochés.
Nonchc bien vigoureuse, rustique, de longue durée, de bonn e fertilité.
F eu ille s sur-m o y ennes, assez épaisses, un peu tourmentées, glabres su périeurement,
peu au point duvetées in férieu rem ent; sinus supérieurs un
peu profonds, formés ou ordinairement fermés ; les secondaires nuls ou à
peu près nuls ; sin u s pétiolaire ouvert ; denture de m o y en ne largeur, in é gale,
bien obtuse et courtement mucronée ; pétiole de m o y en ne longueur,
assez fort.
Cfrappc de m o y en n e grosseur, 'cylindrico-conique, un peu serrée, portée
par un pédoncule un peu court ou court, de m o y en n e force.
G r a in s do m o y en n e grosseur, globuleux, portes par des p cdicelles un
peu courts, a ssez forts.
P e a u assez épaisse, assez résistante, passant du blanc verdâtre au jaune
plus ou m o ins doré à la maturité, qui est de première deuxième époque ou
de la fm de la première.
C h air juteuse, sucrée, peu relevée, assez agréable, â saveur simple.