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XII P R É FACE
pour la nomenclature rend nécessaire de constater
les dates des noms, au moins depuis Linné. Les
flores qui contiennent des documents originaux et
les catalogues par pays, qui sont des flores abrégées,
les monographies, les mémoires descriptifs
d'espèces, les ouvrages généraux de classification
et de descriptions qui n'ont pas été de pures compilations
sont et seront toujours employés et cités.
Ce la résulte des conditions imposées par la science.
Puisque la durée des descriptions est si grande,
il est important, me suis-je dit, qu'elles soient bien
faites. Une convient pas à leurs auteurs d'être signalés
indéfiniment pour des lacunes, des obscurités,
des défauts d'ordre ou de rédaction. Les anatomistes,
les physiologistes, les théoriciens peuvent
tomber dans l'oubli ; tandis que les descripteurs de
formes et de groupes courent une chance bien plus
sérieuse. Gomme ils seront forcément consultés, ils
peuvent être blâmés de siècle en siècle. Qu'ils sachent
donc observer avec soin, décrire avec méthode,
nommer et classer convenablement ! Leur réputation,
je dirai même leur honneur y est engagé.
On ne peut méconnaître que les ouvrages sur les
groupes naturels ne soient destinés à tout absorber
et tout résumer, car dans les descriptions d'espèces,
genres, familles et classes doivent entrer, tôt ou
tard, les caractères anatomiques, les propriétés physiologiques,
les faits d'habitation et d'origine, l'histoire
bibliographique et généralement tout ce qu'on
voit ou verra dans les plantes. C'est aussi la catégorie
d'ouvrages la plus nécessaire aux autres. Les
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observations de physiologie sur l'absorption et l'émission
des gaz par les plantes pourraient n'avoir
pas été faites jusqu'à présent que l'anatomie, la
classification, la géographie et la paléontologie botaniques
n'en auraient pas souffert. Les découvertes
sur la formation et division des cellules, qui sont la
base de l'anatomie, seraient encore à faire que les
autres branches de la science n'auraient nullement
été arrêtées dans leurs progrès. Supposez, au contraire,
les groupes naturels mal constitués, les
espèces encore désignées par des phrases, la synonymie
embrouillée, les rédactions diffuses, irrégulières
ou tronquées, toutes les autres parties de la
botanique en souffriraient. La description raisonnée
des groupes est véritablement le lien nécessaire et
durable de toutes les branches de la science. Heureusement,
c'est aussi la partie de la botanic^ue dans
laquelle brillent au plus haut degré les qualités de
méthode qui concourent à faire de l'histoire naturelle
une science utile au développement de l'intelligence.
Ceci est un point qu'il est bon de rappeler.
On est aujourd'hui très disposé à oublier, dans
l'enseignement, cette influence salutaire des méthodes.
Et pourtant, à quoipeut servir, jele demande,
à la foule des jeunes gens qui doivent être avocats,
magistrats , ecclésiastiques , négociants , industriels,
etc., de savoir disséquer ou chercher des millièmes
de millimètres sous un microscope? Quand
ils auront besoin de dissections d'anatomie ou d'observations
microscopj-ques ils seront forcés, dans