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118 PREMIÈRE PARTIE — CHAPITRE VI
liées par la culture dans les jardins. Ils les montrent
en fleur et en fruit, simultanément, avec ce grand
avantage qu'on peut toujours y revenir et vérifier.
D'ailleurs, les procédés ordinêiires de ramollissement
des échantillons et de grossissement permettent devoir
à peu près tout sur le sec — même des organes microscopiques,
— et quand un organe est très juteux, on a
quelquefois plus de peine à discerner certains détails
sur le frais que sur le sec, par exemple, le point d'attache
des ovules ou l'existence d'articulations dans les
feuilles.
La comparaison des herbiers doit se faire espèce par
espèce, et avec celle des planches ou descriptions d'auteurs.
C'est un mauvais procédé de se fier àia mémoire
pour noter des synonymes après la rédaction d'un
genre ou à la fin de son travail. Il peut en résulter trop
d'erreurs et l'on est exposé trop souvent à revenir sur
ses pas pour lever des doutes. Une espèce — avec ses
variétés qu'il faut distinguer soigneusement, — forme
un ensemble dont il convient d'achever la description
pendant qu'on a sous les yeux tous les éléments. Le
travail avance ainsi, par espèces et petites associations
d'espèces, autant que les matériaux le comportent.
Cela dure quelque temps, et l'auteur ne voit pas bien
s'il réussit. Ses doutes l'inquiètent. Le sujet dont il
s'occupe lui paraît vague et obscur. Mais, parvenu
à un certain degré, lorsqu'il rapproche ses
descriptions et se met à réfléchir, la lumière se fait.
Elle apparaît quelquefois tout à coup. C'est une grande
jouissance. On a travaillé à la manière d'un maçon qui
taille des pierres et les pose une à une, sans savoir
quel sera l'ensemble; voici le moment où l'on distingue
l'édifice! Il n'est pas achevé, mais on en saisit le plan
IM
DESCRIPTIONS DE GROUPES DEVELOPPEES 119
et l'aspect. Plus la découverte a été subite, plus on est
transporté de joie, et plus on désire perfectionner son
oeuvre jusque dans les moindres détails.
Le dernier fini consiste à classer d'une manière irrévocable
les espèces dans les divisions de leurs genres
et les genres dans les tribus ou la famille. C'est le moment
de rédiger des conspectus d'espèces -ou de genres,
et les phrases spécifiques, si l'on ne pense pas que les
conspectus suffisent. Il y a des mots à retrancher çà et
là dans les descriptions, à cause des titres communs à
plusieurs espèces, et dans les caractères génériques, à
cause de ceux de tribu ou de famille.
L'auteur a sans doute dressé pour son usage un
index des noms d'espèces et des synonymes, et un autre
pour les numéros de voyageurs cités dans son manuscrit.
Le premier doit être collationné avec S tendel.
Nomenclátor^ et autres catalogues ou index d'ouvrages,
pour s'assurer que tous les noms spécifiques publiés se
trouvent dans le manuscrit, à titre d'espèces ou de
synonymes. On doit consulter aussi .Pritzel, Index icon%
m, pour noter les planches qu'on n'aurait pas encore
vues, toute figure étant bonne à citer. Le moment est
alors arrivé pour l'auteur de visiter tel ou tel des grands
herbiers qu'il n'a pas vus, en choisissant ceux qui peuvent
jeter le plus de lumière sur son travail. Ce qu'il
ajoutera en voyage ne vaudra pas ce qu'il a fait tranquillement
chez lui, au moyen de ses instruments
ordinaires d'observation et avec la faculté de comparer
à son aise une foule de documents. Néanmoins il
pourra vérifier des synonymes et certains détails de
formes sur des échantillons soit authentiques, soit
meilleurs que ceux dont il disposait. Il pourra aussi
ajouter des espèces nouvelles tirées des grands herbiers.
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