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376 DEUXIÈME PARTIE — CHAPITRE XXIX
n'a pas de peine à coller les étiqueltes sur la même
feuille. Mais si Ton veut pouvoir tourner les échantillons
des deux côtés, en examiner toutes les parties, et séparer
au besoin un échantillon d'un autre pour détruire
quelque confusion, — choses qui sont toutes jugées
indispensables par les botanistes du continent, — il faut
que les échantillons tiennent à leurs étiquettes par des
bandelettes de papier, sans être collés aux feuilles de
rherbier, et ne puissent pas glisser dans Fintérieur de
celles-ci. Nous nous sommes bien trouvés de fixer
chaque étiquette, avec son échantillon, au papier de
'herbier, par le moyen d'une épingle. On peut quelquefois
fixer deux ou plusieurs échantillons de la même
espèce sur la même feuille. Ils ne peuvent pas flotter,
et en même temps on peut les retourner, ou les enlever
et les remettre avec une grande facilité.
Pour gagner de la place, on fixe souvent les échantillons
sur une feuille simple. Cela se voit dans la plupart
des herbiers d'Allemagne et de Russie. Le système
français, suisse, italien, de mettre la plupart des échantillons
dans des feuilles doubles, a l'avantage de les conserver
mieux et d'éviter la perte ou la confusion des
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graines et autres fragments qui se détachent. Avec les
feuilles simples j'ai vu quelquefois toutes les graines de
plusieurs espèces mélangées dans l'enveloppe du genre.
C'est une perte ou une cause d'erreurs.
Après ces opérations préliminaires vient la question
la plus importante, celle du classement des échantillons.
Il est reconnu qu'un herbier général est préférable à
plusieurs herbiers de pays ou d'auteurs dilîérents, mais
les emplois divers qu'on fait des herbiers empêchent
de considérer celte règle comme absolue. On est obligé
PREUVES DE L'EXACTITUDE DES DESCRIPTIONS 377
de sacrifier quelquefois un emploi à un autre, en raison
de certaines circonstances ou de la nature des collections.
Dans un herbier général on détermine plus
facilement, et l'étude des formes ou de l'habitation des
espèces se fait mieux que dans des herbiers partiels. Il
y a plus d'échantillons de localités différentes, dans
des états différents, ce qui permet de mieux saisir les
véritables affinités qui motivent la constitution des
groupes. D'un autre côté, les échantillons typiques ou
historiques, dont l'importance est ordinairement très
grande, y sont un peu perdus au miheu des autres.
C'est incommode pour les botanistes qui viennent quelquefois
de loin, dans le but de voir tels ou tels échantillons
décrits ou mentionnés dans un ouvrage. On ne
comprend d'ailleurs très bien ce qu'un auteur a voulu
dire, qu'en voyant les échantillons dont il disposait, sans
mélange avec d'autres. La date de l'arrivée de chaque
échantillon pare un peu aux inconvénients des additions
successives, mais cette date n'a pas toujours été inscrite,
ou tel échantillon n'a été introduit dans une
espèce que plusieurs années après sa réception. Enfin il
y a des échantillons d'espèces communes dont la seule
valeur est d'avoir été connus et nommés d'une certaine
manière par un auteur. Les jeter dans la masse des
autres aide peu à la comparaison des formes, et risque
de faire négliger le mérite principal, qui est l'authenticité
ou l'ancienneté.
Le mie.ux, en définitive, est de conserver, hors de
l'herbier général, certains herbiers qui put un intérêt
exceptionnel par leur date, la célébrité de leur ancien
possesseur ou l'importance de l'ouvrage qu'ils peuvent
exphquer. On a très bien fait de conserver séparément
les herbiers de Tournefort à Paris, de Cesalpin à Flo-
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