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dans la luiluro des choses, (iitoii on aperçoit dos traces
dans les ouvrages les plus anciens et des preuves dans
l^oxisLence des noms de genres ou même (respèces ou
de familles dans toutes les langues, (^.e qui est nouveau,
c'est que les naturalistes ont imité les groupes reconnus
ou devines par tout le monde; ([u'ils les ont délinis,
multipliés et subordonnes, en se servant des analogies
avec les groupes les plus évidents; c/est eiilin quMs ont
rélléchi aux conditions de ce vaste travail. Assuréimmt
Tournefort a le premier constitué halnlement et clairement
les genres, Linné les espèces, Bernard et Antome-
Laurentde Jussieu les familles, et do Caiidolle a, fart
pénétrer dans les degrés intermédiaires, appelés sections
et tribus, Fesprit de la méthode, de telle sorte (jue toute
la hiérarchie des groupes est fondée sur le même principe;
mais un grand nombre d'autres botanistes ont
contribué à la construction de cet édifice.
Tous V ont aidé, à Fexception cependant de quelques
individus auxquels manquait, à ce qu'il paraît, la notion,
soit instinctive, soit raisonnée du groupe. Payer en est
un exemple. Ce savant a donné les preuves d'un talent
incontestable comme anatomiste, et indirectement il a
contribué à perfectionner les caractères do familles;
mais je Fai entendu, à FAcadémie des sciences de Paris,
soutenir que la meilleure méthode de classification pour
les végétaux serait celle qui permettrait de trouver les
noms au moyen de divisions précises, comme on trouve
dans le plan d'une ville la situation ou le nom des rues,
au moyen do lignes verticales et transversales formant
des carrés! Autant vaudrait dire que pour classer, par
exemple, les tableaux dans un livre sur les arts, il faudrait
renoncer aux groupes un peu vagues dans certains
cas de paysages, tableaux historiques, religieux, etc,,
DESCRIPTlOiNS DE GROUPES NATURELS 49
OU de tableaux des dillerentes écoles, pour diviser d'après
la gnmdeur des cadres, qui est iniiniment plus précise.
Le refus de souscrire aux travaux de ses devanciers et
de les admirer, tout en cherchant h les améliorer, se voit
do tem})s on temps chez des personnes qui comprennent
la méthode naturelle, mais qui exagèrent certaines
objections aux groupes admis et les difficultés de la
constitution et délimitation des groupes. Il est vrai
qu'on ne connaît pas assez le degré d'importance dos
caractères, et qu'on remarque assez ordinairement dos
unités à côté, pour ainsi dire, d'un groupe, do sorte que
les délinitioiis et les limites sont vagues. Mais faut-il
renoncer h une bonne voie parce qu'elle od'ro dos obscurités
ou dos diflicultés? L'importance relative des caractères
se dégage pou à peu des innombrables travaux
'observation que les sciences accumulent. Déjà l'évolution
des organes, et celle des êtres organisés dans la
série des temps, qui se trouvent analogues, sans qu'on
puisse encore prouver qu'elles doivent l'être, appronnent
beaucoup sur la valeur et les afiinités réelles des formes.
On est fondé à espérer d'autant plus do ces recherches,
qu'elles no renversent point les classifications admises
dans les deux règnes. Elles coniirmont, en eliet, les
grandes associations naturelles appelées embranchements
ou classes, et appuient ce qu'on sait de beaucoup
de sous-classes et familles. No peut-on pas croire d'après
cola qu'elles aideront à mieux constituer les groupes
inférieurs, quand les sciences auront avancé? Les im-
)ationts n'ont pas raison. Il faut savoir attendre.
L'objection des limites incertaines ne mérite pas
davantage d'arreter le travail de groupement. On la rencontre
dans d'autres catégories de faits et jamais les
savants ni le public ne l'ontregardée comme absolue. La
De Candoi.le, la Phylofjrapliie.
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