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20 PREMIÈRE PARTIE — CHAPITRE XIV
voulu m'ecrirc, le 8 janvier 1877, pour me remercier
cVavoir soutenu la règle de Linné, qu'ii regardait comme
la seule bonne. Bans leurs dissertations de 1827, sur les
tiges voluLles, de Molil (p. 125) et Palm (p. 4) ont décrit
les hélices en se plaçant au centre. Dutroclïct ( i /m. , I,
p. 458) et Darwin [Glimling fiants, p. 25, 28, etc.) ont
suivi, en traitant le même sujet. Na^geli, qui s'est Leau-^
coup occupé des courants dans les cellules et en général
des mouvements dans les végétaux, soutient le memo
procédé (1). Si Ton ne trouve pas que ]a priorité soit une
raison suffisante, voilà des hommes spéciaux dans ces
questions qui méritent d^etre écoutés.
Darwin désigne le sens en disant : a s%it le soleil » ou
« inverse dîi soleil », et NaBgeli recommande aussi de
dire : allant de Vest à Voiiest ou de Vouest à Vest; mais
cela ne suffit pas. Il faut expliquer si Ton se place au
centre ou en dehors, car une hélice qu'on voit de Tintérieur
marcher comme le soleil, marche en sens contraire
quand on la regarde de Textérieur. Les exemples donnés
par Darwin et les réflexions de Noegeli montrent qu'ils
se plaçaient d^ms Tintérieur.
Un très ingénieux mécanicien, de mes amis, Daniel
Colladon, me suggère Fidée qu'il faudrait comparer la
direction des spirales à celle des aiguilles d'une montre.
Marcher comme les aiguilles répond à la direction de
gauche à droite, contrairement aux aiguilles est de
droite à gauche ; mais c'est seulement de neuf à trois
heures, ensuite les aiguilles marchent en sens contraire.
Ce n'est donc pas très simple. D'ailleurs, ce mode de
comparaison, qui s'applique hien aux estivations do corolles,
telles qu'on les figure dans les diagrammes, est
(1) Naegeli, Beitrage, Ileft 1860, article RecliU und Unis.
DIFEIGULTÉS RELATIVES AUX TERMES DE BOTANIQUE 205
moins clair pour des hélices, qui ne sont pas sur un
même plan.
Un des premiers traités de botanique digues d'attention
dans lequel on trouve l'indication de regarder les spires du
dehors est celui d'Auguste de Saint-Uilaire (1). L'auteur
n'appuie son opinion sur aucun motif et ne paraît pas
s'etre douté qu'il était en opposition avec Linné, de Lamarck,
de Gandolle, Alex. Braun, de Mohl, etc. A la
même époque, Bischoir(2), qui a si bien expliqué les détails
de nomenclature, disait qu'en se supposant dans
l'axe de l'organe voluble on le voit monter à gauche ou
adroite, et il ajoute: Ces directions sont données par
plusieurs auteurs dans un sens inverse, parce qu'ils se
placent en dehors de la tige voluble; mais c'est une
erreur (unrichtig ist).
Supposons maintenant que l'opinion motivée de si
excellents auteurs soit contre-balancée par celle d'autres
botanistes également distingués, mais moins nombreux,
qui n'ont pas expliqué pourquoi ils agissaient autrement,
Supposons encore que la priorité ne soit pas une
règle commode et impartiale pour les termes, aussi bien
que pour les noms de genres ou d'espèces. Allons au
:bnd du sujet, et demandons-nous les motifs en faveur
de chacun des deux systèmes.
Pour celui de regarder la spire du dehors, je ne connais
qu'une raison, du moins je n'ai pu en découvrir
qu'une, admise tacitement, ou alléguée verbalement, sans
avoir été peut-etre publiée nulle part. C'est de dire qu'il
(1) A. de Saint-IIilaire, Leçons de hot., 1840, p. i02. Lemaout, Atlas
élém., p. 13, suit Sainl-IIilaire, de môme que M. Ducliartre, Traité, éd,,
p. 177. Payer, Éléments, p. recommandait le procodé de Linné. Beaucoup
d'autres ouvrages élémentaires n'en parlent pas, ou donnent des explications
en termes contradictoires (Rich, élém., éd. 187G, p. 5i2).
lïischoiï, LelirUiclh, Anhang, Kunst-Sprache, in-8^ 1839, p. ^•27.
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