IlKMiÌ'lìR PAHTIK — CHAPITRK XXÌV
OU Académies d'encoiuvT,ger la tradiictiori d'ouvragos
scientifiques. Elles n'y pensent guère. Cependant je
citerai deux exemples, dignes assurément d'être imités.
En Angleterre, une société qui porte Je nom du célèbre
botaniste Ray, s'occupe, depuis 1844, de publier ou
faire publier des traductions d'ouvrages sur l'histoire
naturelle ou des éditions d'ouvrages importants qu'on
a de la peine h se procurer. Grâce à une cotisation
annuelle d^me guinée (26 fr.), cette société a réimprimé
les oeuvres de Robert Brown et publié des traductions
d'ouvrages importants, tels que ceux de (iaertner lils
sur les hybrides végétaux, Alex. Braun Verjungiing.
ilofmeister, germination et fructification des Cryptogames
supérieures, etc., sans parler d'ouvrages encore
plus nombreux sur la zoologie. Les souscripteurs reçoivent
ce que la société publie et chaque ouvrage est mis
en vente à des conditions modérées.
Les Archives néerlandaises des sciences exactes et
'naturelles^ fondées et soutenues par la Société hollandaise
des sciences à Harlem, se composent de mémoires
originaux en français, ou traduits du hollandais dans
cette langue. Cette collection intéressante, commencée
en 1866, comprend déjà quatorze volumes in-8^
Les Académies ou Sociétés, en donnant des prix à de
bonnes traductions, obtiendraient plus de soin dans ce
genre d'ouvrages. On a fait des progrès depuis l'époque
à laquelle on « accommodait » les publications étrangères
au goût du public de son pays; mais on peut encore se
plaindre quelquefois de négligences qu'il serait facile
d'éviter. J'indiquerai certaines conditions auxquelles on
ne pense pas toujours dans les traductions.
Par exemple, il est bon d'énoncer clairement, inextenso,
et dans la langue originale, le titre de l'ouvrage
DES TlUDUCTIONS. 311
qu'on traduit et l'édition qui a servi de texte. C'est
nécessaire pour les citations et vérifications.
Une traduction doit être complète. C'est dire qu'il ne
faut supprimer aucun article, aucune note, aucune
ligure, afin que le lecteur puisse avoir une idée exacte
du livre.
Je vais même jusqu'à désirer que les passages obscurs
soient traduits 'tels quels, avec une note signée du
traducteur, s'il veut se justifier, et peut-être avec une
citation du texte original, afin que chacun essaye de
comprendrelorsqu ilconnaîtlalangue.Lestranspositions
de phrases ou de paragraphes, dans le but de rendre un
auteur plus clair ou plus méthodique, me paraissent peu
convenables. Elles éloignent de la vérité. Il faut qu'un
auteur obscur reste ce qu'il est, que tout le monde en
juge, et le blâme, comme il le mérite.
Du reste, un bon traducteur peut améliorer l'ouvrage
original par des moyens accessoires, tout en restant
lidèle au texte. Non seulement il est libre d'ajouter des
notes signées, mais aussi le public lui saura gré de composer
des tables analytiques, lorsqu'elles ont été oubliées
par l'auteur et que la nature de l'ouvrage les fait
désirer. C'est un bien petit travail, en comparaison de
celui de la traduction elle-même qui exige une attention
soutenue et des connaissances variées, littéraires
et scientifiques. N'insistons pas sur ce point. Chacun
sait qu'il V a traducteurs et traducteurs.
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