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304 PREMIÈRI^ PARTIE — CHAPITRE XXllI
jcLé clans une publication relalivc à plusieurs sciences,
et il y est comme perdu, au moins pour la plupart des
botanistes. C'est surtout le cas lorsqu'on a négligé de
•aire tirer à part et mettre en vente des exemplaires,
dont les hommes spéciaux puissent profiter. La fréquence
des publications périodiques n'est pas sans inconvénient
pour les auteurs. Je ne fais pas allusion
seulement à ceux qui sont disposés à la polémique,
pour lesquels le silence serait d'or, mais aussi à d'autres
qui, par tempérament, sont agités et pressés.
Ceux-ci, au lieu de faire de lougs et bons articles, bien
suivis, quoique publiés peut-être dans plusieurs numéros,
en font une quantité, avec des titres analogues,
sur le même sjijet ou sur des questions qui s'y rattachent.
On s'embrouille alors quand on les cite ou les
consulte, d'autant plus qu'un article modifie quelquefois
ou contredit les précédents. L'expérience enseigne qu'il
vaut souvent mieux ne pas se hâter, ne pas publier à
tout instant, ne pas répondre à des critiques, mais observer
davantage, réiléchir, et rédiger en classant bien
les faits et les idées. Ceci ne plaît pas aux naturalistes
qui travaillent e n j a r d i n a n t ^ pour employer une expression
tirée de Tart forestier (1); c'est-à-dire à ceux qui
regardent aujourd'hui un détail, plus tard un autre
tout dilierent, et qui continuent ainsi sans liaison ni
direction. Mauvais procédé, qui aboutit à des résultats
ordinairement insignifiants.
Des auteurs plus sérieux, qui observent méthodiquement,
avec persévérance, ont Fidée quelquefois de pro^
fiter de la rédaction d'un mémoire pour publier des
faits ou des opinions qui ne se rapportent au sujet que
(1) Jardiner signifie enlever des arbres çà et là, au lieu de pratiquer des
coupes sur une étendue donnée.
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DES DISSERTATIONS, MÉMOIRES, ETC. 303
cVuiic manière indirecte. L'occasion les a tentés, ou
leur esprit s'est laissé entraîner par des rapports éloignés
et exagérés entre certains faits ou phénomènes.
Ils multiplient alors les notes, les parenthèses, les
phrases incidentes. Ils citent un organe à propos d'un
autre; une Cryptogame apropos de Phanérogames, et
surtout une famille ou un genre à propos de groupes
qui n'en sont pas voisins le moins du monde, prenant
des analogies pour des ressemblances. Un très illustre
botaniste, Robert Brown, qui savait pourtant bien distinguer
la valeur des caractères, n'a pas toujours évité
dans la rédaction de ses mémoires un certain défaut
d'ordre en ce qui concerne les détails et les exemples.
Il avait beaucoup observé, n'oubliait rien, et le désir
d'être exact était poussé chez lui au plus haut degré.
La manifestation de ces qualités précieuses n'étant pas
limitée et réglée dans la forme des mémoires, il lui arrivait
un peu trop de rappeler une plante à propos d'une
autre et de mettre une restriction à côté d'une assertion.
De là beaucoup de choses importantes cachées dans
des notes et paragraphes où personne ne peut deviner
qu'elles se trouvent. L'index de l'édition générale,
posthume, de ses oeuvres (1) facilite les recherches;
mais cet index n'est pas suffisant, comme on peut
s'en assurer en cherchant des observations ou des opinions
glissées dans certaines phrases du texte. L'exemple
de Brown prouve bien que c'est la liberté dont on
jouit dans les mémoires qui est dangereuse pour l'ord
r e , c a r s o n P r o d r o m i i s f l o r m N o v oe H o l l c m c l i oe e s t u n
des ouvrages les mieux coordonnés qui existent. Les
(1) The miscellaneous botanical morís of Robert Brown, 2 vol. in-H".
Londres, 1866 et 1867, publiés par J.-J. Bennett, aux frais de la Société
Hay.
D E CA^-DOI.LE, la Phytogroepine.
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