P R E F A C E P R E F A C E VII
description facilitent les recherches dans les livres,
montrent des lacunes à combler, et suscitent quelquefois
des idées générales. La phytographie est
¿1 l'égard des faits comme une sorte de vêtement,
qu'il faut savoir modifier d'après les dimensions et
les exigences de l'individu à mesure qu'il grandit.
;.le demande, par conséquent, une observation
attentive des progrès de la science et des procédés
de classification, nomenclature ou description qui
s'introduisent chez les auteurs.
Deux ouvrages déjà anciens ont exercé sur la rédaction
des livres de botanique une influence prolongée.
L'un est le PliilosoyMa hotanica de Linné, véritable
chef-d'oeuvre, auquel nous devons la forme
actuelle des livres de botanique et de zoologie. L'autre
est la Théorie élémentaire de la botanique, publiée,
en 1813, par Augustin Pyramusde Candolle.
Il s'est écoulé soixante-deux ans de l'un de ces ouvrages
à l'autre. Les règles qu'ils contiennent ont
été discutées, comparées et quelc[uefois modifiées,
mais la plupart sonL reproduites dans les traités de
botanique et appliquées sans contestation. Il n'y
avait aucune nécessité pour moi d'en parler dans ce
cas, si ce n'est occasionnellement, comme terme de
comparaison, ou dans le but de rappeler des principes
qu'on oublie un peu trop aujourd'hui.
D'un autre côté, après un nouveau laps déplus de
soixante ans, plusieurs questions m'ont paru devoir
être examinées, soit comme entièrement nouvelles,
soit à cause de l'expérience acquise et des usages,
bons ou mauvais, qui se sont introduits ou tenden
à s'introduire. La direction du Prodromits et des
Monograyliiae Phanerogamarwn, qui en sont la
suite, m'a souvent appelé à réfléchir sur ces questions.
Beaucoup de demandes m'ont été adressées,
même par des auteurs qui ne sont pas des commençants,
par exemple sur l'ordre des caractères dans
les descriptions, sur la meilleure manière d'abréger,
de choisir les citations, de désigner et nommer les
groupes, etc. Il m'a paru que des réponses publiées
et faites avec ensemble, vaudraient mieux que des
lettres inédites sur des cas isolés. En ce qui concerne
les difficultés de la nomenclature, partie importante
des descriptions, j'ai déjà répondu par la publication
du recueil approuvé par le Congrès international de
botanique siégeant à Paris, en 1867 (1). Ce point
écarté, j'ai fixé mon attention sur les autres questions
du domaine de la phytographie.
Naturellement je suppose connues de mes lecteurs
les définitions d'organes et de termes qu'on trouve
dans les ouvrages élémentaires. S'il m'arrive d'en
parler, ce ne sera que pour indiquer comment on
résout les difficultés qui proviennent de définitions
contradictoires dans les livres ou de termes à sens
vague ou multiple. Je signale des mots, très usités
en histoire naturelle, qu'il faudrait préciser ou
(1) Lois de la nomenclature botanique, suivies d'une deuxième édition
de l'introduction historique et du commentaire qui accompagnaient la
rédaction préparatoire, etc. In-8°. Genève et Paris, 1867. — Traduction anglaise,
Londres, 1868, et allemande, Genève, 1868. — J'espère pouvoir publier
prochainement quelques pages additionnelles sur des questions omises ou
contestées.