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CHAPITRE IV
DES DIFFÉRENTES SORTES DE DESCRIPTIONS.
Tout dans les plantes est matière à description.
Qu'il s'agisse de formes successives, sujet dont les
botanistes se sont toujours occupés (1), de ressemblances
ou différences de ces formes, de phénomènes de physiologie,
de la distribution géographique, ou encore des
emplois médicaux, agricoles, etc., ce sont toujours des
faits observés et décrits. Il ne reste en dehors que les
déductions générales, philosophiques, dans lesquelles
on raisonne sur les faits connus et quelquefois sur des
faits probables. L'expression de botanique descriptive,
appliquée souvent aux descriptions de groupes naturels
pas opposition à celles d'organes, n'est évidemment pas
une expression correcte. On ferait bien d'y renoncer.
(1) C'est une chose étrange qu'on ait donné de nos jours la méthode d'observer
les formes successives pour nouvelle, tandis qu'on avait expliqué
depuis longtemps les fruits par les ovaires (Richard, etc.), les graines par les
ovules (Malpighi, Grew, R. Brown, Mirbel, etc.), les tiges et les feuilles par les
germinations et vernations (Césalpin, Grew, Linné, de Candolle, etc.). Sans
doute on a mieux appliqué la méthode, grâce à de meilleurs microscopes, mais
de tout temps on a cherché les évolutions. Il y a déjà un demi-siècle, avant
qu'on eût tiré du grec beaucoup de beaux mots, tels que organogénie, histogénie,
etc., Turpin recommandait la méthode qu'il appelait voir venir.
DES DIFFÉRENTES SORTES DE DESCRIPTIONS 43
Je n'ai pas l'intention de parler des ouvrages de physiologie
et de géographie botanique, leur rédaction
n'exigeant pas d'autres règles que celles d'un ouvrage
scientifique quelconque. Si je les mentionne, ce sera
occasionnellement. Mon but est d'insister sur les descriptions
d'organes et de groupes, et nous devons d'abord
nous rendre compte de la manière dont elles se divisent
en plusieurs catégories.
Au point de vue de l'art de décrire, la forme des
rédactions a plus d'importance comme principe de division
que la nature des objets.
Or, quant à la forme, on peut distinguer deux espèces
bien différentes de rédactions : celle des dissertations ou
mémoires et celle des descriptions proprement dites.
Dans une dissertation, quelle que soit l'étendue ou
le sujet, l'auteur suit l'ordre qui lui convient. Il expose
longuement ou brièvement les faits et les idées. Il compare,
discute ou réfute. Il omet ce qu'il croit connu ou
ce que lui-même connaît mal. Sa liberté est entière.
Heureux s'il n'en abuse pas! L'emploi dans ce genre
d'ouvrages des langues modernes rend la rédaction plus
facile, mais tantôt plus claire et tantôt plus diffuse, selon
.'écrivain.
Dans les descriptions proprement dites de groupes
naturels, l'ordre est méthodique. Tous les lecteurs le
connaissent. Chaque chose ayant une place déterminée,
on ne peut guère omettre, ou du moins certaines omissions
seraient remarquées au premier coup d'oeil. Les
répétitions et les mots inutiles n'ont pas de place. Enfin
l'usage fréquent du latin, dans sa forme linnéenne, concentre,
abrège et rend les comparaisons faciles d'un
ouvrage à l'autre.
Quelques pubhcations combinent les deux catégories.
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