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72 P R E M I È R E PARTIE — CHAPITRE V
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différentes, et que Linné a réunies lorsqu'il a constitué
les es[.èces. (^ede distinction de quatre formes dans une
espèce linnéenne n'a rien d'exceptionnel. On en trouve
souvent davantage dans les plantes Lien connues, sans
parler de formes cultivées, et si l'on connaissait toutes
les plantes comme celles d'Europe, il y aurait peut-être,
en moyenne, plus de quatre formes par espèce.
Voici comment, et en combien de mots, la forme du
Clematis surrectap^oecocior cauUhus ruhentihis, de ïournefort,
se trouve décrite dans le Systema, où elle est
classée comme variété p du Clematis erecta, d'Allioni.
Ses caractères sont répartis, selon leur importance
présumée, et à titre de caractères communs à des groupes
de plus en plus vastes, dans douze articles, dont le premier
indique les caractères appartenant à tous les végétaux
et le dernier ceux qui distinguent la variété des
autres variétés dans l'espèce. Laissant de côté les caractères
du règne végétal, inutiles à exprimer quand on ne
parle pas des deux règnes, le nombre des mots consacrés
à chacun des autres groupes est comme suit :
Plantee vasculares
Bicotyledoneoe
Tkalamifl-oroe
Cohors 1 ^ ] I
lîanimculaceoe (sans le car. diff.).
Clematiclece
Clematis
Sect. Flammula
§ ^
Cl. erecta- (sans la phrase": . .
Yar. ^ '.....'
MOTS
109
117
63
30
262
50
Í03
20
6
37
10
Total pour les caractères décrits. . . g07
Synonymie, dans la famille, le genre, l'espèce . . ' ' 316
Habitalion, durée, floraison de l'espèce. . . 30
Total général ug g
Ainsi, dans le procédé de description antérieur àTour-
DESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS 73
nefort, on aurait eu plus de onze cents mots pour une
forme végétale distincte, ce qui aurait fait environ quatre
pages d'un format in-octavo. Pourles 120 à l 30,000 espèces
qu'on connaît à présent, avec les 200 à 300,000 formes
plus ou moins héréditaires qu'elles contiennent vraisemblablement,
il faudrait douze à quinze cents volumes
in-octavo, et les comparaisons d'une forme à l'autre seraient
extrêmement difficiles.
Opposons à ce système les volumes VIÎÏ à XVII du
Prodromus, qui sont rédigés sur le plan du Systema. Ils
contiennent 27,859 espèces, de sorte que pour 120 à
130,000 il aurait suffi de quarante-quatre volumes.
D'après les détails que nous venons de donner sur le
Clematis erecta, tel qu'il est décrit dans le Systema, une
centaine de mots sont extraits pour les caractères communs
à toutes les plantes vasculaires (soit Phanéroganes)
et donnés une fois pour toutes; une autre centaine,
sortis de la masse pour les caractères des Dicotylédones
ne reparaissent plus dans les 160 à 200,000 formes
de cette catégorie de plantes ; près de 300 mots pour
les caractères de la famille abrègent d'autant chaque
Renonculacée ; une centaine pour les caractères du genre
abrègent les articles d'espèces, et ceux-ci, grâce à l'heureux
groupement de formes imaginé par Linné et méconnu
par quelques modernes, réduisent à une dizaine
de mots ce qui est propre à la forme p.
L'abréviation est immense, et la clarté infiniment plus
grande, avec le mode actuel ; mais surtout la coordination
raisonnée des groupes a eu des conséquences incalculables,
soit pour la philosophie des sciences naturelles,
soit dans les travaux de géographie botanique, physiologie,
botanique médicale, etc. Je le répète, il a fallu un
siècle pour élever cet admirable édifice. Quelques hommes
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