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10 PUEMIKlili PARTIE — CIIAl'ITUE II
avantage, quo les fautes de ceux qui la cultivent ne
nuisent à personne. (<e n'est }»as comme celles d'uji
liomme de loi qui peuvent ruiner une famille, ou d'un
médecin qui peuvent tuer nu malade, ou d'un ingénieur
qui peuvent entraîner une hécatombe d'ouvriers.
Ajoutons cependant que toutes les sciences, et la botanique
aussi ])ien que les autres, élèvent le caractère,
en ce qu'elles exigent un ardent amour de la vérité et
reposent sur l'idée que les auteurs sont d'une véracité
complète. Los sciences jouent dans le monde le rôle
d'une écolo pratique de bonne foi.
D'a})rès ces réllcxions, il est permis de penser que
les botanistes sont ordinairement et devraient être toujours
des hommes paisibles, inoll'ensifs, indulgents pour
les erreurs de leurs confrères, et occupés bien plus de
l'avancement de la science que de leurs intérêts ou do
leurs petites glorioles. Ceux qui n'ont pas naturellement
ces dispositions se sont fourvoyés. Ils auraient
mieux fait d'entrer dans une des carrières où l'esprit
agressif et la passion des gros bénéfices ou des honneurs
sont dos éléments de succès. C'est là que leurs
qualités et leurs défauts se seraient déployés avec tout
l'avantage j)0ssible.
Ne nous arrêtons pas cependant sur de rares exceptions.
La presque totalité des botanistes est pénétrée
du sentiment de la justice et des convenances. On en
trouverait difficilement un seul qui ne reconnût le principe
fondamental de ne pas faire à autrui ce qu'on ne
voudrait pas qui vous fût fait. En théorie, du moins,
tous l'admettent. Malheureusement, dans les détails et
dans la pratique, un homme parfaitement honnête peut
oublier quelquefois cette règle. Il peut négliger, par
exemple, de citer ses devanciers en ce qu'ils ont fait
TENDANCES MORALES ET INTELI.ECTUELLES
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do bien ou se montrer à leur égard critique trop sévère,
ou encm-e se laisser aller, ;vis-à-vis ses contemporains,
à une polémique regrettable. Ces divers écuoils
méritent de lixer un instant notre attention, car Ja
manière de rédiger conduit à les éviter dans plusieurs
c i r c o n s t a n c e s .
Ne pas citer ses devanciers, ou les citer inexactement,
vient d'une légèreté répréhensible ou d'une ignorance
causée souvent par le défaut de ressources littéraires.
Je ne puis admettre, en effet, des omissions calculées et
malveillantes. Kilos sont trop contraires aux idées morales
dont nous avons parlé et attirent sur leurs auteurs
une trop grande réprobation pour qu'elles puissent etre
fréquentes. L'oubli par légèreté n est pas seulement
regrettable en soi, mais il donne l'idée d'un travail incomplet
et superficiel, et l'ignorance dos travaux antérieurs
fait craindre dos lacunes. Si les livres n étaient
pas à la portée de l'autour, pourquoi n'a-t-il pas profite
des moyens actuels de communication pour aller les
consulter? Et s'il ne pouvait pas le faire, pourquoi
a - t - i l rédigé et pubhé?
Une critique très sévère n'est pas convenable quand
elle porte sur un auteur qui n'est plus. On soupçonne
quelquefois, dans ce cas, une vengeance posthume bien
méprisable. D'ailleurs tout le monde peut so tromper.
Il n'y a même, dit-on, que ceux qui ne font non qui no
se trompent jamais. Les plus illustres botamstes ont
fait des fautes. Si eux ont besoin d'indulgence, a plus
forte raison nous autres. Tout au plus pourrait-on soutenir
que les autours do critiques impitoyables méritent
d'être soumis à la loi du tahon.
Go sont eux ordinairement qui provoquent, par leur
sévérité, des représailles et qui amènent le fléau des
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