m
Y
w
4 PKEMIKHE PARTII- - CHAPITRK PKKMIKR
importance extraordinaire. En délinitive, on trouve
qu'il s'opère un progrès général, par Teifet d'innovations
et de sélections successives. La théorie de Darwin
pour les espèces s'applique, dans ce cas, plus certainement
que dans les faits de Tordre social par exemple,
attendu que personne n'a intérêt à se servir de mauvais
ouvrages, tandis que nombre d'individus profitent des
mauvaises lois et des mauvais gouvernements. La
comparaison incessante des auteurs amène un progrès.
Il est donc essentiel de comprendre dans quelle
direction les changements s'opèrent. C^est l'indice de ce
qu'il faut recommander ou déconseiller, en vue de
l'avenir.
Si l'on considère la série des livres de botanique
d'une manière tout à fait générale, depuis les temps les
plus anciens, on constate deux périodes très prolongées.
Pendant la première, les faits observés s'accumulent
sans beaucoup d'ordre et surtout sans qu'on se donne
la peine de les vérifier; pendant la seconde, on s'eiforce
de plus en plus de les classer et de les vériher à mesure
que la science s'enrichit. Les anciens n'ont pas vu la
fin de la première période. Autant qu'on peut juger de
leurs ouvrages d'après le petit nombre de ceux qui ont
été conservés, la confusion et l'incertitude des faits ont
augmenté chez eux à mesure qu'on découvrait ou qu'on
croyait découvrir de nouveaux détails. Pline est plus
crédule et plus confus que Théophraste. Le mal s'est
prolongé et même il a plutôt augmenté pendant le
moyen âge. Les assertions douteuses des Grecs, conservées
alors en partie par les Arabes, ou remises
au jour par la renaissance, se sont accrues de légendes
plus ou moins ridicules, acceptées à peu près sans
examen. La nécessité de l'exactitude ne s^est imposée
EVOLUTION DES OUVRAGES DE BOTANIQUE 5
que dans le milieu du xvi® siècle. Cesalpino, né en 1519,
c'est-à-dire quarante-cinq ans avant Galilée, marque
pour les naturalistes le commencement de la nouvelle
.lériode.
Celle-ci, étant mieux connue, présente certains caractères
qui sont venus s'ajouter graduellement au désir
d'être plus exact.
La source de la précision est de bien observer, mais
jour cela les yeux et la volonté ne suffisent pas. La
science moderne a donc inventé très vite des procédés
de grossissement, qui ont étendu le champ de la vision
et donné aux descriptions un degré de plus en plus
remarquable d'exactitude. Chaque pas dans ces moyens
techniques a amené des découvertes que l'imprimerie
et Tart du graveur ont fait connaître immédiatement.
De l'abondance des faits est venu le besoin de les
mieux classer, et d'employer des termes et des noms
3lus réguliers, soumis à des règles plutôt qu'à des
usages ou à des volontés personnelles. A partir du
xvi^' siècle il s'est opéré un progrès, quelquefois irréguHer,
mais en somme toujours dans le même sens,
de subordination des faits, d'ordre dans leur exposition,
et enfin de précision dans les mots, les noms et les
termes. L'ordre ayant produit, dès le xvii® siècle, plus
de clarté, Linné l'a encore augmentée par la concision
qu'il a introduite. Son style est devenu classique pour
les naturalistes, et a permis de conserver l'usage du
atin dans les descriptions proprement dites au milieu
de la confusion croissante des langues modernes.
Depuis Linné, les besoins d'exactitude, de classement
des caractères ondes groupes, déréglés dans la nomenclature
et de définitions précises pour les termes n'ont
fait que s'accroître. Un des progrès les plus positifs a
. '.-ft
m:
•;lfli i
ÌÌIW