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PllEMIKRE PARTII ~ CIIAPITIIE XIX
tées do la même manière, et l'on a pour l'Alllia^'a narjonensis
:
Folia = ¥ ir^ + IP + IP + IP.« 4- IP.o = VI.
On comprend pourquoi co volume, qui est depuis cinquanlo
nouf ans dans ma bibliothèque, à la disposition
de plusieurs botanistes, n'a été coupé que dans ses premières
pages.
Seringe et Guillard (1) ont proposé des lettres pour
chaque organe (Il racine, f stipule, F feuille, ÌÌ bractée,
j pétiole, etc. , etc. ), et dos signes pour les caratères
(-—F fouilles embrassantes, S— sépales unis jusqu'au
milieu, etc.), avec une multitude d'autres signes qui ne
sont pas dans les casiers d'imprimerie. Quoique beaucoup
de caractères soient omis, en particulier ceux
relatifs aux (a^yptogames et aux organes microscopiques,
le nombre des lettres ou signes est de 151, ot leurs
formes sont souvent si bizarres que la formule d'un
genre ressemble beaucoup à une table hiéroglyphique
des anciens Egyptiens (voir p. 18). Les auteurs ont fait
eux-mêmes la plus forte critique de leur ouvrage en
donnant (p. 23-32), pour plusieurs genres, la tracluction
de leurs formules on langage ordinaire.
Un système analogue est employé, pour les espèces,
dans un travail de M. Bayer sur le genre Tilia (2). Après
avoir posé que A signifie hracteoe 'petiolatm: B, folia basi
excisa, seu oòcorclaia vel cordata; G, folia integra, etc.;
I, fructus glohosus, etc. ; et qu'en ajoutant une cela
signilie l'opposé (A* bractea sessiles, etc.), l'auteur donne
pour formule du Tilia intermedia ABGDE*FGH*I. De
(1) Bssai de formules hotaniqties représentant les caractères des fiantes
•çar des signes analytiques qui remplacent les i:ihrases descriptives,
m-4". Paris, 1836.
(2) Joan. N. Ba^eï. Ilonographia Tilia; generis. Dans Verhandl. d. zool.
bot. Gésellsch, 12» yoL Viennë, 1802-.
EMPLOI DE LETTRES OU CHIFFRES 261
la même manière 143 autres formules représentent les
onze espèces cju'il admet dans le genre, avec leurs nombreuses
variétés. M. Bayer s'est cru obligé, comme
Seringe et Guillard, de donner, en langage descriptif
ordinaire, ce que signifient les formules.
Je n'aurais pas cité ces tentatives faites il y a longtemps
et oubliées, si je ne voyais reparaître la même
erreur dans des publications récentes. On no peut s'empêcher
de sourire en voyant l'aplomb avec lequel des
formules toiles que Ga (5-10) Go (Ö-10) Gn (2-10)
sont énoncées et comparées avec d'autres, sans même
indiquer le sens des lettres et dos chiiîres, ni le livre
dans lequel on on trouve l'explication. G'ost comme un
sourd-muet s'adressant au public avec ses signes des
doigts, sans faire attention que ce n'est pas le langage
de tout le monde.
Au surplus, le système de fonder les noms sur les
caractères est jugé par les résultats auxquels on est
arrivé en chimie. Admirable à l'origine, lorsqu'on connaissait
un petit nombre de corps et de composés, ce
système finit par des noms tels que Gblorbenzylethyleter
(1), Paramethoxyphonglycolsaüre (2), etc., d'un
usage presque impossible.
L'histoire naturelle se prête encore moins que la
chimie à des tentatives de formules mathématiques. Les
faits y sont trop nombreux, trop variables, trop mal
définis quant aux limites, pour qu'on puisse les représenter
par des formes précises, étroites ot régulières. Les
règnes organisés, vus de loin comme de près, ressemblent
plus à dos paysages qu'à des figures géométriques,
et ce n'est pas étonnant si l'on réfléchit aux causes
(1) Proceed, of the Americ. Acad., 1877, p. 109,
(2) Situmgsier. Aliad. München, 1877.
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