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PREMIARE PARTIE - CHAPITRE V
DESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS 0/
ARTICLE III
LES DESCRIPTIONS NE DOIVENT PAS SE RESSENTIR
DE THÉORIES ET D'HYPOTHÈSES.
Lorsqu'on décrit, il est important de se tenir en
garde contre les théories et les hypothèses. Quelque
vraisemblables qu'elles puissent paraître, elles risquent
de nuire au texte par l'introduction de mots nouveaux
mal définis, qui gênent ensuite dans la comparaison
avec les ouvrages antérieurs ou postérieurs. Elles conduisent
à donner trop d'importance à certains caractères
et à faire négliger ceux dont la théorie du Jour ne tient
pas compte.
D'ailleurs, les descriptions étant l'expression des faits
sont destinées à durer, tandis que les théories changent.
En botanique, nous consultons encore de vieux et bon^
descripteurs, tels que: Prosper Alpin, Clusius, Rheede,
Rumphius, etc., qui ont décrit quelquefois aussi bien et
même mieux que les modernes. Nous sommes heureux
de consulter des descriptions de Linné, Swartz, Jacquin,
Lamarck, à la suite desquels nous touchons aux descripteurs
modernes. Cependant combien d'hypothèses et
de vues théoriques se sont succédé depuis le xvi° siècle !
Pour mentionner les principales, celles qui ont dominé
pendant au moins deux générations, n'a-t-on
pas vu les botanistes préoccupés d'abord de l'idée
que toute plante devait servir à la médecine? Plus
tard, lorsqu'on s'est mis à examiner les végétaux en
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eux-mêmes, n'a-t-on pas appliqué la théorie des causes
fmales à tous les organes et à des effets connus ou présumés?
L'impossibilité où Ton était de questionner,
comme il faut le faire, pour s'assurer d'une intention
ou d'un but, n'arrêtait pas. On accumulait des hypothèses,
que les découvertes ne cessaient de renverser.
Au xvni^ siècle, la déesse Nature prit la place de puis-
Scmce à intentions. Elle avait même des préférences, des
antipathies et des manières à elle : a Natura non facit
saltus, » disait Linné [Phil, hot.^ § 77).
La séparation opérée entre les sciences et la théologie
vers la fm du xviii° siècle a provoqué la recherche
de lois, et Ton est tombé souvent dans le défaut de les
regarder comme les causes nécessaires des phénomènes,
tandis que c'était seulement leur expression sous une
"orme générale, ou bien l'énoncé d'une hypothèse conforme
aux faits connus. Les naturalistes ont cherché
alors des lois d'unité de composition, de métamorphose
el de sym/é trie patente ou cachée des organes, qui ont
eu le mérite de susciter beaucoup de travaux et de faire
comprendre beaucoup de faits exceptionnels. Aujourd'hui,
enfin, la théorie dominante est que l'évolution
doit tout expliquer. Elle explique effectivement
bien des choses, dans la limite de ce qui est
visible au microscope, tandis que la réalité incontestable
de la sélection, combinée avec des changements
lypothétiques de formes, est d'un grand secours pour
expliquer la succession des êtres.-Le xx'' siècle aura
probablement des théories et des hypothèses plus ou
moins différentes. Ses grands hommes seront ceux qui
les proposeront et qui les soutiendront habilement, de
même qu'à l'origine c'étaient les médecins qui connaissaient
le mieux les propriétés des plantes, puis les
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