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CHAPITRE XXV
D E S DESCIUPTIONS G T^ A P ITI QUE S SOIT FIGURES,
ARTICLE PREMIER
REFLEXIONS GENKRALES.
Les dessins ont été le mode primitif et préhistoriqne
de description. Ensuite i'invention de récriture a conduit
à des rédactions, et c'est après de nombreux perfectionnements
C[ue celles-ci sont devenues de siècle en
siècle plus importantes. Il y a une sorte d'antagonisme
ou de rivalité entre ces deux manières de représenter
les faits. Quand les descriptions écrites sont irrégulières,
imparfaites ou incomplètes, ce qui était le cas pour les
espèces avant le xviii® siècle, on se croit obligé de donner
beaucoup.de figures. Presque toutes les plantes connues
du temps de Bauhin étaient figurées. Aujourd'Jiui la majorité
des espèces décrites ne Test pas. On se contente,
sans trop de regrets, de descriptions bien faites, en bon
ordre et développées. Cependant les faits observés au
microscope sont décrits, encore de nos jours, d'une ma-
DES DESCRIPTIONS GUAPIllQUES SOIT FIGURES 31 3
nière tellement irrégulière, si peu comparable d'un auteur
à l'autre et avec une si grande diversité de termes
et de noms d'organes, qu'on se croit obligé, en ce qui les
concerne, de multiplier les figures. Elles forment, dans
l'anatomie botanique, la partie principale de toute publication
: signe d'infériorité, qui disparaîtra quand la pbytographie
aura fait plus de progrès.
Tout le monde comprend l'avantage des figures pour
indiquer nettement la forme et la position des objets,
mais on ne tient pas assez compte de certains inconvénients
qu'elles peuvent avoir. Généralement elles sont
plus précises qu'il ne faudrait. Les contours vagues
sont indiqués par une ligne trop distincte; les pubescences
très légères sont suprimées totalement; les demiadbérences
sont données comme de véritables insertions,
etc. Cela provient d'une disposition, fréquente
chez les dessinateurs, de tracer des contours plus arrêtés
qu'ils ne les voient. Une autre cause d'erreur est plus
grave, parce qu'elle est à peu près inévitable : toute figure
représente un cas particulier, tandis que les groupes
de formes appelés genres, espèces, ou organes, sont des
moyennes, ayant des variations et des extrêmes qu'il
ne faut pas négliger. Lorsqu'on juge d'un objet composé
d'éléments au moyen d'une ligure, on juge du tout
d'après la partie. La comparaison de plusieurs planches
d'une même espèce ou d'un même organe le fait sentir
quelquefois d'une manière palpable, en montrant bien
la diversité des cas particuliers.
A vrai dire, les figures ont la valeur d'échantillons
qui se conservent et que la plupart des botanistes peuvent
regarder, mais qui n'offrent pas l'avantage de pouvoir
être disséqués ou seulement retournés et examinés
de toute manière. Leur utilité est d'autant plus
!
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