88 PREMIKRE PARTIE — CHAPITRE V
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diiplici circLilo inserta. » MM. Bentham et Hooker,
admettant en général des associations étendues pour
les familles, genres et espèces, se trouvent avoir plus
de formes exceptionnelles. Ils les désignent d'abord indirectement
par des alternatives dans le caractère de
famille ou de genre, ensuite expressément sous le titre
de Foi "TiUB abnormes^ et enfin dans les caractères de
tribus exceptionnelles ou genres anormaux.
11 y a, comme on voit, deux systèmes. Antoine
Laurent de Jussieu, Robert Brown et Endlicher laissaient
dans le vague, à titre d'annexes, les formes qui
n'entraient pas clairement dans un groupe, et les caractères
du groupe étaient construits sans tenir compte
des annexes. De Candolle, les auteurs subséquents du
ProdTomfits et MM. Bentham et Hooker font rentrer les
formes aberrantes dans les groupes, en les signalant,
mais en construisant avec eux les caractères généraux
de ces groupes. Les principes, et plus encore la pratique,
c'est-à-dire la facilité pour les citations et les arrangements
d'herbiers ou autres, paraissent en faveur du
second de ces procédés.
ARTICLE X
SUR LES CARACTÈRES DIFFÉRENTIELS MIS EN ÉVIDENCE PAR LES
PHRASES SPÉCIFIQUES OU « DIAGNOSES », LES « CONSPECTUS »
ET AUTRES MOYENS.
Les descriptions développées d'espèces, genres ou
familles ne mettent pas du tout en évidence les caractères
distinctifs de ces groupes. Les descriptions abré-
DESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS 89
gées le font, dans une certaine mesure, mais pas d'une
manière assez claire, ni assez saillante.
Il faut pour les déterminations quelque chose de plus
visible. D'ailleurs, dans le but de constater qu'un
groupe mérite réellement d'être séparé d'un autre, il
est bon que les différences en soient exprimées spéciaement.
Si c'est impossible, les groupes doivent être
réunis. En raison de ces deux causes, besoin de déterminations
rapides et preuves des distinctions de groupes,
on a imaginé des rédactions brèves et des tableaux
synoptiques indiquant les caractères différentiels.
Pour les espèces on em^lom le^ p/¿rases spScifipces,
appelées souvent aujourd'hui diagnoses (1). Avant
Linné, elles servaient à désigner les formes qu'il a
appelées espèces et variétés. Il les a conservées à ce
titre, car jusque dans les dernières éditions du PhilosopMa
botanica^ il appelle la phrase oiom siwcifiqîie (2).
L'importance très grande qu'il leur donnait, importance
dont on peut juger par l'étendue des n. 256-30S du
PhilosopMa botanica, montre que dans sa manière de
voir les caractères différentiels, résumés dans les
phrases, tenaient à la constitution môme des espèces.
De nos jours, cette constitution des espèces résulte
plutôt des caractères de toute sorte, accumulés dans des
descriptions plus ou moins longues, et la phrase ou diagnose
est surtout un abrégé comparatif des dilîérences.
L'extension incommode des diagnoses, contre laquelle
(1) Le moi phrase ayant un sens ancien, très général, on est obligé d'ajouter
l'épithète spécifiqîoe pour le sens restreint, mais deux mots sont souvent
incommodes. C'est ce qui m'engage à préférer le mot nouveau de diagnose,
qui a le mérite de bien exprimer ce dont il s'agit.
(2) Nomen specifictm continet differentioe notas essentiales (E^hil.
b o t . , n. 756). Le nom spécifique dans le sens actuel était le nomen triviale
de Linné, pour lequel il ne donnait aucune règle (n. 257).
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