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riG PPxEMlÈRE PARTIE — CHAPITRE IX
clusions hasardées. A la rigueur, j'en conviens, on devine
' es genres par quelques espèces, môme dans certains
cas d'après une seule. La preuve en est qu'une infinité
de personnes instruites, mais non botanistes, connaissent
beaucoup de genres. iV plus forte raison un botaniste
devine-t-il assez bien des genres moins évidents, dont
il ne voit qu'une partie. Cependant, plus un auteur de
Genera a vu les espèces, plus il mérite confiance. ïournefort
ra])ien senti, puisqu'il s'est donné la peine d'énumérer
les formes contenues dans chacun de ses genres.
Linné, lorsqu'il a fait son Geoiera, n'avait pas encore
l'expérience que le travail du Species lui avait donnée
seize ans plus tard ; mais Antoine Laurent de Jussieu avait
beaucoup étudié avant 1789. Endlicher et Meisner ne
manquaient pas d'observations antérieures ; il est connu
cependant qu'ils ont rédigé surtout au moyen des livres.
MM. Bentham et Hooker ont employé, comme ils l'expliquent
dans leur titre, les immenses herbiers du jardin
de Kew, et chacun sait qu'ils ont étudié en détail beaucoup
de familles. On doit leur savoir gré de dire souvent
ce qu'il ont vu.
Le défaut inhérent aux Genera, de caractériser les
genres sans en avoir étudié complètement les espèces,
ne s'étend pas aux caractères de tribus, familles, cohortes
et classes donnés dans ces mêmes ouvrages. Au contraire,
c'est par là qu'ils brillent, et qu'ils dominent les
monographies, les flores, les Species, dont la rédaction
est toujours trop lente, et même les ouvrages spéciaux
f
sur l'ensemble des familles. Evidemment, pour bien
caractériser et classer les groupes supérieurs, il faut
avoir étudié les genres, même tous les genres, ce cpie
font les seuls auteurs de Genera.
Pour les groupes supérieurs on peut dóneles suivre, et
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DESCRIPTIONS DE GROUPES SUPÉRIEURS AUX ESPÈCES 147
'expérience du passé en fournit la preuve. De Jussieu,
après avoir bien décrit les genres, a constitué les familles
mieux qu'Adanson. Endlicher, Bentham et Hooker ont
aussi envisagé les groupes supérieurs avec beaucoup
do netteté et d'ensemble, tandis que d'excellents botanistes
n'ont guère réussi quand ils ont voulu traiter
des familles sans s'appuyer sur l'étude régulière de
eurs éléments.
C'est surtout de 1828 à 1835 que des opuscules assez
nombreux, et même des volumes, ont paru, dans lesquels
on décrivait les familles, avec ou sans les noms do
genres, en suivant des vues théoriques, plutôt que basées
sur l'observation des faits. La méthode naturelle pénétrait
alors en Allemagne et en Angleterre. Beaucoup
de botanistes encore imbus des systèmes artificiels, ou
guidés par certaines idées philosophiques, se plaisaient
à classer les familles clans des séries variées, avec de
jeaux noms de classes et sous-classes, par chapitres et
paragraphes, puis avec une foule de subdivisions désignées
par grandes et petites lettres. On ne comprenait pas
encore, quoique Linné l'eût dit, que les affinités sont
infiniment croisées et les énumérations forcément contraires
à l'ordre naturel. Chacun sans doute pouvait faire
mieux ou moins mal qu'un autre dans ces arrangements
divers de familles ; mais cela ressemblait assez aux jeux
de cartes appelés patiences, dans lesquels on classe les
cartes, tantôt par les couleurs et tantôt par les nombres,
en montant ou en descendant, etc. Comme les éléments
à classer sont très nombreux en botanique, cette sorte
de jeu présente des combinaisons à l'infini.
Lorsque Lindley prit les cartes en main il s'en tira
mieux que d'autres. Ses ouvrages généraux sur les
familles, commencés en 1830 par Introduction to tlie
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