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94 PliKMlÈUE PARTIE — CHAPITRE V
des comparaisons avec d'autres régions. Si l'on écrit
une monographie, ce sont les organes que Ton mentionne
dans leur ordre, et sur lesquels on a souvent des
réflexions à faire, surtout quand ils sont d'une nature
contestée. La distribution géographique dos genres et
des espèces, les aflinilés avec d'autres groupes, les
principes adoptés pour, la classilication, les ouvrages
antérieurs qui ont traité du même sujet, les propriétés
médicales, etc., méritent aussi d'être exposés avec plus
ou moins de détails.
Cette nécessité reconnue, il y a, dans l'exécution,
deux écueils à éviter.
Quelques auteurs, sous le titre de généralités, répètent
à peu près ce qui est dans les caractères de la
'amille et des genres. Une semblable traduction en
langue vulgaire n'apprend rien. Si elle est délayée,
c'est encore pis. Les considérations générales doivent
viser des faits d'ensemble et rouler sur des choses
qu'on aurait de la peine à extraire du détail des
descriptions.
L'autre écueiî est le défaut d'ordre. Les points de vue
à examiner sont assez nombreux et très différents. Il
convient donc de les classer dans des chapitres ou des
articles, au lieu de voltiger d'une question à l'autre et
de mêler toutes sortes de faits et de réflexions, comme
cela se voit dans un grand nombre de mémoires.
Les généralités sont trop intéressantes pour qu'on ne
doive pas encourager les auteurs à les soigner ; mais
nous ne saurions en dire autant des explications et
discussions qui se trouvent quelquefois à la suite des
descriptions d'espèces. D'abord, si elles sont en langue
vulgaire au milieu d'un texte latin, ce n'est ni commode
ni agréable au coup d'oeil. Les jugez-vous utiles?
DESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS 95
Pourquoi priver les deux tiers des botanistes, qui ne
savent pas votre langue, du profit qu'ils en tireraient?
Une flore n'est pas consultée uniquement par les personnes
du pays, et une monographie est encore plus
cosmopolite. Dans quelque langue que soient les explications,
elles excitent toujours des soupçons défavorables.
Si elles parlent de tel ou tel caractère, on a l'idée
qu'il est omis ou mal exposé dans le texte principal. Si
elles roulent sur la distinction d'espèces voisines, on
pense que les descriptions ne sont pas assez comparables,
à cause de trtinspositions ou d'omissions, et
qu'il a fallu corriger ce défaut en allongeant. Quelquefois
les prétendus commentaires ne sont qu'une répétition
du texte latin en langue vulgaire, c'est-à-dire de
la place perdue et une fatigue inutile imposée aux
lecteurs. Deuû; diagnoses Hen faites ou deux descripions
complètes et en Ion ordre se passent d'explications. Les
livres spéciaux de descriptions sont faits pour être
consultés. La rédaction doit en être correcte pour que
l'on comprenne tout à la première lecture. Les comparaisons
de caractères doivent ressortir du texte même.
De loin en loin, une note explicative est quelquefois
utile ou même nécessaire, mais elle attirera d'autant
plus l'attention qu'elle sera plus rare. Ce doit être
une exception, au lieu d'une habitude (1).
Disons encore que certains auteurs, — hélas ! — profitent
d'annotations à une espèce pour parler de la
famille en général, des principes de nomenclature,
du mérite ou démérite des botanistes et de tout ce oui
lem^ passe par la tête. Ils seraient capables de raconter,
après utie description, s'ils ont cueilli la plante par la
(1) Note collatitioe cum aliis speciebus ejusdem generis mcoloe sunt
(Linné, Phil, bot., § 262).
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