9 0 PREMIERE PARTIE — CHAPITRE V
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nous avons lut le souvent et sans succès dans le Prodromus,
s'explique par plusieurs causes.
La principale est que raugmeuLalion du nombre des
espèces dans la plupart des genres, en multipliant les
objets il comparer, exigeait des détails ditlerenLiels
)lus nombreux. S'il faut que les diagnoses diffèreiiL, au
moins par un mot, dans cinquante espèces, elles
deviennent forcément très longues. Ce ne sont plus des
résumés, et la tentative de Koch, dans son Flora Germanica,
de mettre en italiques cerlains caractères plus
particulièrement différentiels, ne fait que compliquer,
en mêlant davantage deux choses distinctes, une phrase
différentielle et une description.
Les descriptions abrégées ont été une autre cause de
confusion avec les diagnoses. Par le degré d'étendue,
ces deux choses se ressemblent trop. Il peut paraître
presque ridicule de donner une diagnose quand la description
n'a que trois ou quatre lignes. C'est alors
elle qui tient lieu de diagnose. Il est vrai qu'elle n'a
oas les avantages d'une description et que les espèces
ainsi constituées sont à peu près impossibles à reconnaître.
L'inconvénient est tellement gTcive, qu'après la
publication de ces diagnoses à moitié descriptives, on a
senti le besoin d'cijouter des caractères, soit en allongeant
la prétendue phrase spécifique, soit par un article
additionnel. On peut voir des phrases allongées, qui ne
sont plus des diagnoses, dans becmcoup de Flores modernes,
et des phrases à moitié descriptives, suivies d'un
autre article descriptif, dans les derniers volumes du
Proclroiims.
La diversité de rédaction de cet ouvrage, sous ce
rapport, au commencement, au milieu et dans les dix
derniers volumes, montre bien les ffuctuations basées
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DESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS 91
sur l'expérience, et aussi la gène qu'on éprouve lorsqu'on
veut innover dans un travail très uniforme et très proongé.
L'auteur primitif du Prodromiis avait donné dans
les deux volumes du Systema des descriptions suffisantes
et des phrases spécifiques courtes, linnéennes, différentielles.
Continuer ce travail excellent dépassait les
forces d'un homme, et dans les deux premiers volumes
du Prodromus^ il a essayé des diagnoses sans descriptions,
espérant y revenir plus tard ; mais on ne pouvait
pas déterminer d'après ces phrases, quoiqu'elles fussent
déjà un peu longues. L'auteur les a étendues dans les
volumes suivants, et il a ajouté quélques détails après
les synonymes. Peu à peu le désir d'être bien compris
nous a fait affonger encore les diagnoses et allonger les
articles additionnels. Nous sommes arrivés de cette
manière au système, à mon avis mauvais, de diviser les
caractères non pas en caractères de description et caractères
différentiels, mais en caractères importants énoncés
sous forme de longues phrases spécifiques et caractères
moins importants reîetés à la fin. Pour saisir le sens
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de chaque article sur une espèce, le lecteur est obligé
de porter les yeux tantôt sur la diagnose et tantôt sur
! 'article additionnel, qui en est quelquefois assez loin. Un
mot sur les feuilles est ici, un autre est ailleurs, et de
même pour d'autres organes. C'est incommode. Cela ne
présente ni les avantages de descriptions suivies, ni
ceux de véritables diagnoses.
Après réflexion, j'ai rompu avec ce système dans mon
article sur les Smilacées, du premier volume de nos
MonograpMoe Phanerogamanim (1). Je me suis même
éloigné de ce qui s'était fait jusqu'à présent, et voici le
( l ) Paris, 1878.
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