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CHAPITRE XXIX
PREUVES MATÉRIELLES DE LEXACTITUDE DES DESCRIPTIONS
ET MOYENS POUR LES CORRIGER OU LES COMPLÉTER.
ARTICLE PREMIER
I-MPORTANGE ET NATURE DE CES PREUVES E T MOYENS.
Nous avons l'avantage, en histoire naturelle, que les
objets décrits peuvent ordinairement se conserver, et
deviennent alors des preuves et des moyens de compléter
ou d'expliquer les descriptions. Il n'en est pas
de même dans d'autres sciences. Une observation faite
on astronomie, une expérience achevée en physique ou
en chimie n'existe plus. Cette différence explique pourquoi
nous attachons une si grande importance aux
collections.
Les principales, en ce qui concerne la botanique,
sont les herbiers. Je dirai cependant quelques mots
des collections d'un autre genre, qui tendent à se
développer.
Les préparations d'anatomie végétale se conservent
PREUVES DE L'EXACTITUDE DES DESCRIPTIONS
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entre deux lames de verre au moyen de la glycérme et
d'autres substances. Quelques botanistes possèdent des
séries considérables de ces échantillons se rapportant à
leurs travaux ou à ceux de divers auteurs contemporains.
Les herbiers de Cryptogames renferment de semblables
préparations pour les organes reproducteurs, et
probablement on aura une fois à côté des échantillons
de Phanérogames des sections de racines, tiges, pétioles,
limbes, etc., des grains de pollen, des ovules, etc.
Gomme preuves, ces préparations ne sont pas entièrement
satisfaisantes, puisqu'on ne peut ni refaire les
sections, ni dans la plupart des cas vérifier si la plante
sur laquelle on les avait faites appartenait à l'espèce
indiquée. Dans l'état actuel de la science,-les anatomistes
se servent très peu d'échantillons d'herbiers, au
moyen desquels ils pourraient cependant faire bien des
comparaisons intéressantes, et ils négligent presque
toujours de dessécher les plantes vivantes qu'ils étudient.
Les préparations, isolées comme elles le sont,
peuvent servir à montrer des coupes heureuses et des
faits histologiques, mais elles sont douteuses.sous certains
rapports.
On peut en dire autant des photographies, qui sont
poussées aujourd'hui à un degré remarquable de perfection.
Non seulement la plante n'est plus là pour
qu'on puisse vérifier, mais encore le procédé représente
une seule surface de ce qu'on voit sous le microscope,
tandis que l'observateur a pu hausser ou baisser le
porte-objet et décrire plusieurs plans.
Les collections spéciales de bois, de graines, de produits
végétaux ont le grave inconvénient de n'être pas
assez rattachées aux échantillons en fleur. Il est rare
qu'on puisse vérifier les noms. Les incertitudes qui
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